PARIS TEXAS (1984), une guitare contemplative et spectrale

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par Benoit Basirico - Publié le 11-05-2019




B.O de Palme D'Or : PARIS TEXAS (1984) de Wim Wenders.

Le guitariste Ry Cooder était le compositeur régulier du cinéaste Walter Hill, mais c'est avec cette première collaboration pour le réalisateur allemand Wim Wenders qu'il entre dans la légende de la musique de film. Cette partition s'est faite remarquer grâce à l'espace que lui attribue le film. Elle se déploie dans la durée et magnifie les paysages texans désertiques. Nous ne sommes pas loin d'un western contemplatif et intime. Le choix de la guitare participe à l'analogie avec ce genre codifié du cinéma américain. Harry Dean Stanton est comme un cowboy sur le retour. Et au lieu d'un harmonica, les cordes pincées attribuent au personnage son caractère.

De plus, la dimension mythique de cette partition repose moins sur son écriture, assez sommaire, que sur son interprétation. Le musicien choisit une guitare à résonateur, de la marque Dobro, proposant des effets d'échos que l'on retrouve dans le blues, style qu'affectionne Cooder. Le thème inoubliable joué ainsi confère au film un son unique, et par son caractère plaintif contribue à la mélancolie. Cette musique sait aussi ménager les silences, entreprend des pauses pour revenir hanter le récit, comme un personnage spectral, permettant de penser que le héros n'est que l'ombre de lui-même. De la contemplation solaire, l'oeuvre devient alors crépusculaire.

par Benoit Basirico

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