Les Diamants sont éternels (John Barry), Harmonies et Dissonances

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par François Faucon

- Publié le 17-02-2014




John Barry retrouve Guy Hamilton pour James Bond entre "Goldfinger" (1964) et "L'Homme au pistolet d'or" (1974). Le précédent album n'ayant pas eu, malgré ses indéniables qualités musicales, le succès escompté, John Barry revient aux sources et convoque Shirley Bassey pour interpréter la chanson titre. Aux paroles, Don Black qui se surpasse dans le registre de l'allusion sexuelle...

De fait, John Barry confiera avoir demandé à Shirley Bassey de chanter comme si elle avait un pénis devant elle ! Saltzman, le producteur, n'est pas du même avis et déteste cette chanson. Seule l'insistance de Broccoli, l'autre producteur, permet de la conserver.

Le reste de l'album comporte les éléments habituels d'un James Bond, notamment le "James Bond theme" que l'on peut entendre notamment dans "Gunbarrel And Manhunt" ou le thème langoureux (repris de la chanson générique sur le mode lounge) pour représenter la relation entre 007 et Tiffany Case : "Bond and Tiffany". Sans compter les particularités de cet opus : "007 And Counting" rappelle "Capsule in Space" dans You Only Live Twice ; un requiem pour Bond, à deux doigts de réussir sa propre crémation dans "Slumber Inc" ; vibraphone dans la scène du module lunaire, scène qui, dans le film, marque une rupture dans l'ambiance musicale du film ("Moon Buggy Ride").

Mais la palme du symbolisme musical revient certainement ici au thème inventé pour les deux sbires homosexuels du SPECTRE. Un motif joué au saxophone annonce leur arrivée ainsi que l'ambigüité de leur relation (l'homosexualité est toujours suggérée mais jamais manifeste) : "Death Of Wint And Kidd" ; "Mr Wint And Mr Kidd - Bond To Holland".

Cet opus de 007 est finalement l'occasion de quelques démêlés : Guy Hamilton (réalisateur) n'est pas satisfait par la musique ; Saltzman ne digère pas la chanson du générique et Sean Connery n'est revenu que moyennant un don considérable à sa fondation : The Scottish International Education Trust. Par ailleurs, John Barry a obtenu un Academy Awards pour Mary, Queen of Scots alors que son travail pour 007, notamment la chanson de cet opus, n'est pas récompensé. Il va voir ailleurs, d'autant que son emploi du temps est bien rempli...

par François Faucon


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