Nikita (Eric Serra), exploration synthétique du bitume

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par David Reyes

- Publié le 01-01-2008




Mais là où la mise en scène se surpasse, la musique, elle, laisse un léger goût de rendez-vous manqué. Prolongement du Grand Bleu dans l’exploration synthétique, Nikita n’en retrouve pas la force.

Autant Le Grand Bleu était étiré, planant et feutré, autant Nikita est scandé, agressif et métallique. C’était certes le bon choix à faire pour épouser l’image de cette femme fragile entourée d’armes. Et quand Serra transcende ses ensembles de percussions par des accords synthétiques désespérés, limite pathétiques ("Failed Escape" ou le superbe "Dark Side Of Time"), il transcrit parfaitement le destin quasi sans issue du personnage. Serra évoque également la sensualité féminine avec goût ("A Smile"), et donne aux rares moments optimistes une résonance tragique du plus bel effet ("The Free Side").

Malheureusement, ces instants sont trop peu nombreux et contrebalancent difficilement l’aspect "remplissage" de beaucoup de plages ("Mission in Venice", "Last Mission"). Les ambiances synthétiques ne réussissent pas à nous englober mais ne font que souligner des images de manière discrète, trop pour une écoute seule. Ce sentiment est par ailleurs renforcé par l’aspect souvent naïf des synthés (comme dans "Fall" qui évoque Subway mais l’inspiration en moins) aux sonorités très datées, bien plus que dans Le Grand Bleu qui est pourtant antérieur. On dirait que Serra ne sait plus aller plus loin avec ses sons électroniques, et qu’il a envie de passer à autre chose : le symphonique. Et Atlantis confirmera cette hypothèse.

par David Reyes


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