Here - Sony Classical (1 novembre 2024)
• (Au cinéma le 06-11)
Alan Silvestri retrouve son fidèle Robert Zemeckis pour la 20e fois depuis "À la poursuite du diamant vert" (1984), "Retour vers le futur" (1985) ou encore "Forrest Gump" (1994), pour cette chronique qui relate l'histoire d'une famille à travers les générations dans le lieu unique d'une maison (en plan fixe découpé en "vignettes temporelles", avec Tom Hanks, Robin Wright, Paul Bettany). La partition orchestrale soutient cette fresque familiale avec lyrisme, soutenant les peines, les joies et les moments de doutes. Des envolées épiques (les cuivres, percussions puissantes et un chœur grandiose s'ajoutent aux cordes) remontent à l'époque préhistorique au moment où les dinosaures font face aux événements cataclysmiques. Le compositeur semble renouer avec le style de ses grandes œuvres des années 90, mêlant la beauté intimiste de "Forrest Gump" à l'énergie et l'ampleur de ses partitions d'action. Cette palette sonore classique avec orchestre symphonique met l'accent sur la vie émotionnelle de la famille Young. Plutôt que de distinguer les personnages, les thèmes qui émergent illustrent des émotions universelles qui traversent les époques : l'amour, l'humour, la colère, la naissance, la mort... Le thème principal, introduit dès l'ouverture du film, est une mélodie élégante portée par le piano et soutenue par des cordes délicates, des harpes et des hautbois. Un second thème est associé à l'histoire de la maison. La quasi-totalité des morceaux suivants s'articule autour de ces deux thèmes, subtilement modifiés pour s'adapter aux exigences des scènes. Par exemple, des instruments d'époque comme le violon, le sifflet et la guitare, ajoutent une touche d'authenticité aux scènes évoquant la guerre d'Indépendance américaine. Les bois, les cordes légères et des percussions métalliques illustrent la romance entre deux membres de la tribu Lenni Lenape ayant vécu sur le site de la maison des siècles auparavant. On y entend par ailleurs des morceaux de jazz, de swing, de musique classique, de rock, de pop, de country, de disco, de funk, de R&B et de musique traditionnelle.
- Milan Records (1er novembre 2024)
• (Au cinéma le 30-10)
Gints Zilbalodis signe la musique de son film d'animation letton en compagnie de Rihards Zalupe, compositeur et percussionniste letton, relatant le périple mouvementé d'un chat qui se réveille dans un monde menacé par la montée des eaux, où toute vie humaine semble avoir disparu, trouvant refuge sur un bateau avec un groupe d'autres animaux. En l'absence totale de dialogues, la musique propose des sonorités percussives pour le danger et des notes électroniques planantes pour l'ambiance flottante sur l'eau, mettant en valeur les sons naturels et aquatiques. Face au regard du chat, figure émouvante et attachante représentant un regard innocent sur le monde, la partition renforce l'empathie du spectateur, exprimant ses appréhensions et ménageant les instants de silence, dans l'attente, et participe d'une magie et féérie à travers l'ajout d'un marimba et de quelques cuivres.
Juror #2 - WaterTower Music (01 novembre 2024)
• (Au cinéma le 30-10)
Mark Mancina retrouve Clint Eastwood après "Cry Macho" (2021) sur ce thriller judiciaire qui raconte l'histoire de Justin Kemp (Nicholas Hoult), un juré dans un procès pour meurtre qui découvre qu'il pourrait être lié à l'affaire. Le compositeur illustre le dilemme moral du personnage de manière aussi épurée que le récit, associant des notes tenues à de légères touches lancinantes de piano, de guitare, de harpe et de cordes, pour créer une ambiance tourmentée sans alourdir le drame, évitant les éclats ou un suspense trop intense, et pour la première fois chez le cinéaste, sans thème central. Ce film, à l'instar d'autres drames judiciaires ("12 hommes en colère" de Sidney Lumet, "Anatomie d'une chute" de Justine Triet, ou encore "Minuit dans le jardin du bien et du mal", l'un des meilleurs films du même Clint Eastwood), aborde la question de la justice dans laquelle la place de la vérité devient secondaire, axant plutôt sur la nécessité de faire un choix sentimental ou moral.
- Gaumont (1 novembre 2024)
• (Au cinéma le 06-11)
Christophe Danvin retrouve Lucas Bernard après "Un beau voyou" (2019) sur cette comédie romantique qui relate la rencontre d'une officier de sous-marin (Eye Haïdara) et d'un steward (Pio Marmaï) lors d’une escale. Alors que cette aventure naissante doit subitement s’interrompre, lui s'accroche et la suit. La partition (flûtes, percussions, guitare, cordes, trompettes) élargit le cadre de la romance en insufflant une dimension épique et héroïque, convoquant le western et le film d'action, et inscrivant cette quête amoureuse trépidante dans l'idée de la vitesse (le titre du film est à ce point pertinent !), dans un rythme permanent à la James Bond, sous l'influence de Philippe de Broca ("L’Homme de Rio") et des films de sous-marin tel que "À la poursuite d'Octobre rouge", dont on peut retrouver dans le titre "A nous même" un chœur comme celui de l'armée rouge. La musique oscille ainsi entre le triomphant et le sentiment.
- Alter K (30 octobre 2024)
• (Au cinéma le 30-10)
Simon Henner (reconnu pour sa musique électronique et synth-wave sous l'alias French 79) compose la musique du premier film de l'acteur Reda Kateb, axé sur une jeune femme, Jo (Aloïse Sauvage), artiste de cirque de rue, qui découvre l'univers des clowns professionnels. Les pulsations électro reflètent l'énergie de Jo, puis épousent son évolution, avec l'ajout progressif d'éléments mélodiques suite à sa chute, marqués par l'introduction du piano, d'une harpe, sous l'influence de Nino Rota, faisant le lien entre l'univers du cirque et son contact auprès des enfants malades à l'hopital, narrant une résilience et une relation grandissante avec Yacine (Massil Imine). Une scène de parade devant l'hôpital fait intervenir la fanfare. Par ailleurs, French 79 a réadapté son titre "Between the Buttons" (2016) pour l'ouverture du film. Aussi, Jean-Philippe Buzaud, véritable clown professionnel en milieu hospitalier qui reprend son propre rôle, interprète des classiques du domaine public (comme "Une souris verte") ainsi que "Sur la route de Memphis" (Eddy Mitchell) avec l'acteur Philippe Rebbot, ainsi que "Barnum Circus" (avec Aloïse Sauvage et Philippe Rebbot).
The Seed of the Sacred Fig - Music Super Circus (25 octobre 2024)
• (Au cinéma le 18-09)
Le compositeur suédois Karzan Mahmood est l’auteur de la musique du film iranien réalisé par Mohammad Rasoulof, soutenant de manière souterraine et en crescendo, tel la montée d’une révolte, ce huis clos familial au cœur des troubles politiques à Téhéran. La disparition de l’arme du père fait naître la suspicion à l’égard de l'épouse et des deux filles, jusqu’à une traque finale captivante. La mise en scène est maîtrisée, avec une musique qui contribue à une épure. On entend "Baraye" à travers des images de réseaux sociaux, chanson de Shervin Hajipour qui est devenue un hymne contestataire dénonçant les crimes de la république islamique d'Iran et revendiquant la liberté, tandis que la jeune ado du film écoute sur son téléphone la chanson de l'américaine Sara Lov, "Rain Up".
- Milan Records (1 novembre 2024)
• sur Apple TV+ (22-11)
Hans Zimmer (Dune, Inception) retrouve le réalisateur britannique Steve McQueen après "12 Years a Slave" (2014) et "Les Veuves" (2018) pour la musique de son nouveau drame historique. Il signe une partition à base de cordes lancinantes ou percussives qui illustrent l'angoisse et le danger de l'aventure d'un garçon anglais de 9 ans pendant la Seconde Guerre mondiale, réfugié dans la campagne anglaise et qui souhaite retrouver sa mère Rita (Saoirse Ronan) à Londres. Face à cette partition sombre liée à l'épopée et à l'inquiétude des personnages, Nicholas Britell (Moonlight, Succession) a pris en charge les musiques jazz dans l'esprit de l'époque, plus enjouées et insouciantes, jouées dans les clubs, ainsi que la chanson "Winter Coat" interprétée par l'actrice Saoirse Ronan.
MadS - 22D Music (1 novembre 2024)
Nathaniel Méchaly signe la musique du film d'horreur de David Moreau.
- A24 Music (1 novembre 2024)
• (Au cinéma le 27-11)
Chris Bacon retrouve Scott Beck & Bryan Woods après "65 – La Terre d’avant" (2023) sur ce film d'horreur.
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Fino alla fine - Lotus Production (31 octobre 2024)
Paolo Buonvino retrouve Gabriele Muccino après "Encore un baiser" (2010) et "Fathers & Daughters" (2017) sur ce thriller romantique.
- Recordjet (31 octobre 2024)
• (Au cinéma le 27-11)
Freya Arde signe la musique du documentaire allemand de Andres Veiel sur l'actrice, monteuse et réalisatrice Leni Riefenstahl, qui relate le parcours controversé de cette artiste liée au régime nazi, en explorant son héritage artistique et ses liens complexes avec le régime.
- Netflix Music (30 octobre 2024)
• sur Netflix (30-10)
Le saxophoniste Colin Stetson signe la musique du documentaire de R.J. Cutler sur l'icône de l'art de vivre à l'américaine Martha Stewart qui raconte sans tabou son ascension fulgurante, sa chute brutale, et son come-back stupéfiant et bien mérité.
Gou Zhen - Dream Studio (30 octobre 2024)
• (Au cinéma le 22-01)
Le compositeur anglais-australien Breton Vivian, connu pour son travail sur la série à succès de Taylor Sheridan, Yellowstone, signe la musique du film chinois de Guan Hu.
- BOriginal (30 octobre 2024)
• (Au cinéma le 02-10)
Benjamin Grossmann signe la musique du film d'horreur français d'Abel Dahan.
- Back Lot Music (25 octobre 2024)
• (Au cinéma le 04-12)
Volker Bertelmann retrouve Edward Berger sur ce thriller britannique après "A l'Ouest, rien de nouveau" (2022) et la série "Your Honor" (2023) avec un motif imposant de trois notes joué par les cordes, créant une atmosphère pesante et tendue, des notes cycliques et répétitives, des sonorités graves et des accords puissants, traduisant parfaitement l'idée d'enfermement et de stagnation qui imprègne le film. Le conclave papal, avec ses rituels immuables et ses votes interminables, est une institution figée dans le temps, à l'image de la musique qui l'accompagne. Bertelmann enrichit sa partition de subtiles manipulations électroniques, de percussions modernes et de textures originales, notamment grâce à l'utilisation du cristal baschet, un instrument aux sonorités cristallines. Il parvient ainsi à créer une ambiance à la fois solennelle et mystérieuse, en accord avec l'intrigue du film. La musique évolue progressivement, se libérant peu à peu de son carcan initial, à mesure que les secrets et les tensions au sein du conclave se dévoilent. Le point culminant est atteint avec le "Postlude de Conclave", une pièce de 6'30 qui clôt le film en apothéose. Ce morceau célèbre la sortie du conclave de son immobilisme et l'avènement d'une nouvelle ère pleine d'espoir.
Venom 3 - Sony Classical (25 octobre 2024)
• (Au cinéma le 30-10)
Dan Deacon retrouve Kelly Marcel après la série fantastique "The Changeling" (Apple TV+, 2023) sur ce troisième volet des aventures de l'anti-héros Venom, et succède à Ludwig Göransson et Marco Beltrami qui ont participé chacun respectivement aux deux premiers épisodes. La partition électro-orchestrale soutient l'action sur le registre trépidant et assourdissant du film qui relate le combat de Venom (Tom Hardy) contre une nouvelle menace.
Beetlejuice 2 - WaterTower Music (Album : 6 septembre 2024 / Digital : 25 octobre 2024)
• (Au cinéma le 11-09)
Danny Elfman retrouve Tim Burton pour la suite du film de 1988 avec une partition qui réutilise la majorité des thèmes du premier "Beetlejuice", comme un retour à l'ancien univers, et une utilisation accrue de chansons préexistantes (les Bee Gees, Donna Summer dans le générique de fin, Richard Harris pour la scène musicale dans une église, un air de soul sur un quai de train - "Soul Train" - la reprise de "Day-O", chanson de Harry Belafonte qui figurait au cœur du premier film, et qui est reprise ici par Alfie Davis). L'espace accordée à de nouvelles compositions est ainsi relégué au second plan, nombre de ses morceaux sont courts, conséquence des scènes brèves et de l'omniprésence des chansons. Malgré ces contraintes, Elfman apporte des variations originales qui reflètent l'évolution de son style au fil des ans. Le thème principal, reconnaissable entre tous avec ses pianos endiablés, ses tubas graves, ses voix aériennes et ses cordes tourbillonnantes, est agrémenté d'une touche électronique plus moderne. Les voix, parfois étranges et abrasives, rappellent par moments "Mars Attacks", "Charlie et la Chocolaterie" ou encore des chœurs russes. Le thème secondaire de Beetlejuice, un tango macabre teinté d'humour noir, est également de retour, enrichi par des clarinettes et des orgues d'église. Il apparaît notamment dans "Going to Beetlejuice" et "Obituary", conférant une ambiance étrange et décalée à ces scènes. Fait intéressant, le thème des Maitland, personnages absents de cette suite, est réutilisé pour représenter l'au-delà en général. On l'entend notamment dans "The Attic", lorsque Astrid découvre la maquette de la ville construite par Adam Maitland. Parmi les nouveaux thèmes, on retrouve celui de la famille, une idée rythmique souvent portée par des voix de soprano, qui accompagne Lydia et Astrid. Le thème de Dolores (Monica Bellucci), l'ex-femme maléfique de Beetlejuice, propose un motif en trois notes, sombre et menaçant, accompagnant ses apparitions et ses méfaits. Les nouveaux thèmes moins mémorables, et le manque d'espace accordé aux compositions d'Elfman empêchent la musique de se hisser au niveau de l'original.
- BOriginal (4 novembre 2024)
• 6 épisodes sur TF1 (21-10)
Maïdi Roth, Franck Pilant, Cyrille Nobilet et François Bonnet signent la musique de la série judiciaire de Manon Dillys & Anthony Maugendre.
- Plaza Mayor Company (1er novembre 2024)
• (Au cinéma le 06-11)
Benjamin Esdraffo (compositeur pour Serge Bozon, Axelle Ropert et Nicolas Pariser) signe la musique du drame conjugal d’Emmanuel Mouret. Il prend en charge les enjeux émotionnels de cette histoire elliptique de couples et de séparations avec piano, vents (notamment les flûtes), harpe, guitare, soutenant les sentiments et les blessures, notamment lors d'une poignante scène de retour fantomatique. Les cordes soulignent le destin tragique, un aspect qui n'est pas sans rappeler les harmonies de Georges Delerue chez François Truffaut. S'ajoutent deux autres registres musicaux : des emprunts classiques (Mozart, Beethoven, Scarlatti, Ravel, Bach, Mendelssohn) en fond sonore pour les scènes de convivialité (le monde de l'art, le peintre, le restaurant) ou en brèves interventions, et une guitare classique espagnole (Tárrega et Barrios Mangoré) symbolisant une soif d'évasion.
- Sony Masterworks (1 novembre 2024)
• (Au cinéma le 21-08)
Clément Ducol et Camille conçoivent les chansons (en espagnol) de la comédie musicale de Jacques Audiard, située au sein des cartels mexicains auprès de l'avocate Rita (Zoe Saldana) et Manitas (Karla Sofía Gascón), un gangster qui devient une femme. Mêlant des scènes chantées (par le casting - auquel s'ajoute Selena Gomez et Edgar Ramirez, et Camille) et dansées (sur des chorégraphies du Franco-Belge Damien Jalet, collaborateur de Madonna) à une intrigue criminelle, la partition se glisse au début d’une phrase de dialogue, dans le jeu des acteurs, passant du parlé au chanté. Le registre des chansons va d'un rythme pop joyeux à une bluette romantique, d'un hip-hop slamé moderne à un jazz plus ancien, avec une instrumentation variée (flûtes, clarinettes, saxophones, cuivres, percussions, s'ajoutent la guitare, les claviers, le piano, le violoncelle, la harpe). Au générique on entend une adaptation des "Passantes" de Georges Brassens dans la chanson "Las Damas que Pasan" par Adriana Paz.
Sisters - Music Box Records (8 novembre 2024)
Bernard Herrmann ("Citizen Kane", "Psychose") signe la musique du film de Brian De Palma ("Carrie", "Les Incorruptibles") qu'il retrouvera une dernière fois sur "Obsession" (1976). La musique tourmentée et inquiétante participe à l'ambiance de ce film d'épouvante psychologique, en mettant en avant les sonorités du synthétiseur Moog (interprété par le compositeur anglais Howard Blake) et des éruptions stridentes de cuivres, associées aux cordes à la fois romantiques et terrifiantes de l’orchestre.
- Music Box Records (8 novembre 2024)
Ennio Morricone (« Le Bon, la Brute et le Truand », « Il était une fois dans l'Ouest ») signe la musique du film d'aventure franco-italien de José Giovanni (« La Scoumoune »), avec Lino Ventura, Bernard Giraudeau et Claudia Cardinale, qui relate l'histoire d'un homme en cavale dans les Rocheuses canadiennes, avec comme principal décor naturel les impressionnantes chutes de Wapta. La partition permet à Ennio Morricone de piocher dans sa palette mélodique et instrumentale, afin de livrer une partition colorée et entraînante, composée de trois thèmes récurrents, dominés par l’harmonica. Musique des grands espaces, sa composition est aussi celle des personnages : dense, fougueuse, imprévisible.
En Fanfare (musique de Michel Petrossian) - Plaza Mayor Company (8 novembre 2024)
Une part manquante (musique de Olivier Marguerit) - Plaza Mayor Company (8 novembre 2024)
Gladiator 2 / Gladiator II (musique de Harry Gregson-Williams) - Decca Records (15 novembre 2024)
Wicked (musique de John Powell, Stephen Schwartz) - Republic Records (22 novembre 2024)
Nosferatu (musique de Robin Carolan) - Sacred Bones Records & Waxwork Records (22 novembre 2024)
Nosferatu / Nosferatu, eine Symphonie des Grauens (musique de Hans Erdmann) - Warner Classics (29 novembre 2024)
Interview B.O : Pierre Desprats (Les Reines du drame, de Alexis Langlois)
Interview B.O : Audrey Ismaël (Diamant brut, de Agathe Riedinger)
Panorama B.O : Noël dans le cinéma américain [Podcast]