Chaque mercredi, Cinezik dévoile les musiques des films et séries de la semaine (exceptionnellement jusqu'à lundi, la prochaine selection sera publiée mardi en raison d'une sortie anticipée pour le Festival de Cannes). Parmi nos recommandations au cinéma, vous trouverez une comédie satirique canadienne, un film musical sur quatre violonistes virtuoses, un drame à Alger, ou encore une comédie sur l'omniprésence des robots dans notre vie.
NOTRE SELECTION DE LA SEMAINE À VOIR AU CINÉMA POUR LES FILMS ET LEUR MUSIQUE ORIGINALE :
Grégoire Hetzel signe la musique du film musical de Grégory Magne. Le film relate l'histoire de quatre virtuoses (Mathieu Spinosi, Emma Ravier, Daniel Garlitsky, Marie Vialle) qui, avec leurs Stradivarius, sont recrutés pour un concert unique. Ils doivent surmonter leurs crises d’ego pour parvenir à jouer ensemble. Réunis par Astrid (Valérie Donzelli) – désireuse d'honorer la mémoire de son père –, ils se lancent également à la recherche de Charlie Beaumont (Frédéric Pierrot), le compositeur de la partition originale. Hetzel se charge ainsi des fameuses pièces musicales au cœur du récit dont on découvre des fragments lors des répétitions jusqu'au concert final, et invite le piano en off à rejoindre les cordes lors d'une unique scène illustrée dramatiquement par sa partition. Les personnages à l'écran sont doublés par deux quatuors à cordes qui se relaient : le premier composé de Petteri Iivonen (violon), Eric Lacrouts (violoncelle), Daniel Garlitsky (violon) et Béatrice Mutthelet (alto) ; le second réunissant Cyrille Lacrouts (violoncelle), Tatiana Uhde (violoncelle), Daniel Garlitsky (violon) et Nina Tonji (violon). Cette approche musicale offre une véritable immersion dans l'univers de la musique classique, avec dans la mise en scène et le propos un attachement à l'écoute et l'harmonie (les musiciens doivent danser comme des tourtereaux, dit le compositeur). On y entend par ailleurs la chanson "My Girl" (tirée du morceau de David Bowie "Where Did You Sleep Last Night", réputée pour la reprise de Nirvana) interprétée à l'image par Daniel Garlitsky avec son violon soliste. Ce dernier présente la particularité d'être le seul musicien à jouer lui-même de son instrument au sein du casting.
(Au cinéma le 07-05-2025)
Kristian Eidnes Andersen signe la musique de la comédie satirique canadienne de Evan & Galen Johnson et Guy Maddin sur des dirigeants du G7 perdus dans les bois en plein cœur d'une crise mondiale. La partition énivrante joue l'assourdissement et l'étrangeté par une juxtapositions de sonorités, cordes, cuivres, percussions, allant de la marche déterminée au chaos ténébreux.
(Au cinéma le 07-05-2025)
Florencia Di Concilio signe la musique du drame de Karim Moussaoui qui relate le mal-être profond de Réda, qui vit chez ses parents dans un quartier bourgeois d'Alger et occupe un poste dans la plus grande entreprise d’hydrocarbures du pays dirigée par son père, et propose une exploration du patriarcat et de ses répercussions sur la jeunesse algérienne.
(Au cinéma le 07-05-2025)
William Serfass (alias Roscius, percussionniste français expatrié à Londres) signe la musique de la comédie de Giulio Callegari. Située dans un futur proche où les humains dépendent des robots, elle relate le projet d'une ancienne professeure réfractaire à la technologie (Blanche Gardin) : kidnapper un robot dernier cri pour le revendre en pièces détachées. La partition mêle des sonorités percussives (notamment le steelpan, instrument originaire de Trinité-et-Tobago, aux consonances à la fois archaïques et futuristes), métalliques, plastiques et hydrauliques pour évoquer le robot, créant ainsi une musique organique, tangible et palpable. L'aspect minimaliste des motifs confère également à la musique un caractère robotique.
(Au cinéma le 07-05-2025)
LES AUTRES FILMS :
Ascari signe la musique du film argentin de Iair Said, lequel y incarne David, un homme gay juif, enrobé et peu sûr de lui à Buenos Aires, qui se réfugie dans la nourriture et le sexe après la mort de sa grand-mère chez qui il vivait. La partition s'avère acide, aux sonorités cristallines et grinçantes, avec une petite ritournelle faussement candide telle un manège ensorcelé.
(Au cinéma le 07-05-2025)
André Mergenthaler retrouve Margarethe von Trotta après "Hannah Arendt" (2013) sur ce biopic allemand consacré à la poétesse autrichienne Ingeborg Bachmann.
(Au cinéma le 07-05-2025)
Emmanuel Jessua & Maurice Marius signent la musique du drame de Camille Perton avec une partition orchestrale qui donne du souffle, un caractère presque épique au récit, tout en proposant par les ostinati de cordes du rythme et de la tension, pour que le film ne cesse jamais d'avancer.
(Au cinéma le 07-05-2025)
Jawhar Basti & Venceslas Catz signent la musique du 2ème film tunisien de Lotfi Achour.
(Au cinéma le 07-05-2025)
Arthur H signe la musique du documentaire de Hind Meddeb.
(Au cinéma le 07-05-2025)
Armand Glowinski signe la musique du documentaire de Jérémie Battaglia.
(Au cinéma le 07-05-2025)
Baptiste Lagrave signe la musique de la comédie de Vladimir Rodionov sur deux anges gardiens, Raphaëlle (Élodie Fontan) et Gabriel (Romain Lancry), obligés de faire équipe pour tout remettre en ordre et empêcher Paul (Julien Pestel) et Léa (Shirine Boutella) de tomber amoureux. La partition cherche à traduire ce moment suspendu où l’on sent que quelque chose d’important nous échappe, et porte cette sensation de doux vertige, de destin frôlé mais manqué, soutenant l'histoire de Léa et Paul, dont les chemins se croisent sans cesse sans jamais se rejoindre au bon moment, comme si des forces invisibles jouaient avec leur destin. Les cordes expriment les élans contrariés, tandis que les synthétiseurs diffus évoquent l’invisible : l’intuition, la mémoire, le trouble. Cette dualité entre l’intime et l’ampleur, entre le concret et le flottant, guide toute la partition, qui accompagne les émotions avec douceur plutôt que de les appuyer.
(Au cinéma le 07-05-2025)
Ismaël Lô signe la musique du film franco-sénégalais de Adama Bineta Sow.
(Au cinéma le 09-05-2025)
Clément Tery signe la musique du premier long-métrage de Roxine Helberg. Le film suit trois amies inséparables (Zoé Marchal, Fadily Camara, Eva Huault), issues de la banlieue parisienne, qui se rendent dans une île des Caraïbes pour faire les "mules". Leur objectif : ramener de la drogue en France afin d'ouvrir leur propre bar à ongles. La partition électronique, à la fois percussive et texturée, maintient une tension et un mystère constants. Elle évolue crescendo sur le plan dramatique, reflétant ainsi le parcours des personnages. Quelques sonorités exotiques et hypnotiques évoquent à la fois le cadre insulaire et lumineux, l'évasion, ainsi qu'un certain mysticisme.
(Au cinéma le 07-05-2025)
Jean-Pascal Beintus & Thierry Malet signent la musique de la comédie de Albéric Saint-Martin.
(Au cinéma le 07-05-2025)
Guillaume Roussel signe la musique du film d'action de Guillaume Pierret et succède à André Dziezuk et Romain Trouillet qui étaient impliqués sur les deux premiers épisodes. Fidèle à l'esprit de la saga, la partition est riche en tension et en adrénaline, soulignant l'action trépidante du film qui suit les nouvelles péripéties de Lino (Alban Lenoir), dans une intrigue marquée par des courses-poursuites haletantes et des cascades spectaculaires.
sur Netflix (le 07-05-2025)
Marcelo Zarvos signe la musique de la comédie de Stephen Chbosky qu'il retrouve après "Wonder" (2017). On y entend par ailleurs un mélange éclectique de chansons majoritairement italiennes et de standards internationaux, couvrant une période allant principalement des années 1950 aux années 1980, avec des incursions plus récentes, et explorant des styles variés incluant la musique traditionnelle napolitaine, la pop italienne, le tango, le cha-cha-cha, ainsi que des succès pop/rock d'artistes renommés comme Connie Francis, Billy Joel, Chris de Burgh et Pink Martini.
sur Netflix (le 09-05-2025)
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[BO disponible]
Julie Roué ("Perdrix") retrouve sur cette série politique humoristique la réalisatrice Émilie Noblet après "HP" (2018). François Clos participe aussi à cette série co-réalisée par Jérémie Sein. La partition invite une flûte baroque pour représenter le lieu comme une cour royale, et le tempo des percussions illustre le rythme trépidant des élus, avec un synthétiseur pour la touche technologique et moderne du bâtiment.
Saison 4 sur France.TV (le 07-05-2025)
Marcelo Zarvos signe la musique de la série de Katie Robbins.
8 épisodes sur Disney+ (le 07-05-2025)
Gary Gunn signe la musique de la série romantique de Mara Brock Akil qui relate l'histoire d'amour épique sur plusieurs années de Keisha (Lovie Simone) et Justin (Michael Cooper Jr.), deux jeunes noirs ambitieux à Los Angeles, avec une partition soulignant la romance, les doutes et les étapes importantes de leur parcours.
8 épisodes sur Netflix (le 08-05-2025)
Paul Edward-Francis signe la musique de la série animée de Charley et Vlas Parlapanides.
Saison 3 sur Netflix (le 08-05-2025)
Eric Neveux retrouve Ziad Doueiri sur cette série d'action auprès des Forces Spéciales françaises déployées en Irak contre Daesh en 2016 après "L'Attentat" (2013), "L'Insulte" (2018), "Dérapages" (2020). Les percussions et guitares electriques entretiennent la nervosité de la traque.
Saison 2 sur Amazon Prime Video (le 09-05-2025)
Cette partition marque les premiers pas de Francis Lai dans l'univers de la musique de film et inaugure une collaboration emblématique avec Claude Lelouch, qui perdurera jusqu'à la disparition du compositeur en 2018. De cette union créative jaillit une alchimie singulière, perceptible dès la conception de la musique. Fait notable, Lai compose et enregistre cette œuvre avant même le début du tournage, s'inspirant directement du récit que Lelouch lui confie. Cette approche novatrice permet au réalisateur de diffuser les mélodies sur le plateau, influençant subtilement le jeu d'Anouk Aimée et de Jean-Louis Trintignant et instaurant ainsi un dialogue précoce entre la musique et l'interprétation. L'approche autodidacte de Francis Lai transparaît dans la genèse de cette partition, entièrement écrite grâce à son accordéon électronique. Pour lui, la composition émerge intrinsèquement de l'interprétation, plaçant le musicien au rang d'acteur à part entière du film. Cette proximité avec les comédiens, comme s'il murmurait à leur oreille la tonalité de leur jeu, souligne une volonté d'harmoniser étroitement le visuel et le sonore. Cette fusion des arts confère à l'ensemble une cohérence émotionnelle profonde, où chaque élément se répond et se complète.
(Au cinéma le 07-05-2025)
Interview B.O : Rémi Boubal et César Díaz, un thriller intime au Mexique (“Mexico 86”)
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