Chaque mercredi, Cinezik dévoile les musiques des films et séries de la semaine. Parmi nos recommandations au cinéma, vous trouverez l'éveil poétique et sensoriel d'une petite fille au Japon à travers un film d'animation, puis un road-movie viscéral aux côtés d'un musicologue cherchant à renouer avec son passé, aussi une aventure dans l'espace avec une comédie de science-fiction mettant en scène une mission spatiale africaine pour trouver une nouvelle Terre, où la cohabitation de l'équipage est le plus grand défi, également un thriller dans l'univers d'un agent secret à la retraite sur la Côte d'Azur qui, persuadé du retour de ses anciens ennemis, déconstruit le mythe de sa propre vie, et enfin, les amateurs de frissons retrouveront la suite d'un film d'horreur à succès.
NOTRE SELECTION DE LA SEMAINE À VOIR AU CINÉMA POUR LES FILMS ET LEUR MUSIQUE ORIGINALE :
La musicienne et pianiste japonaise Mari Fukuhara signe la musique du film d'animation français de Liane-Cho Han et Maïlys Vallade, adapté du roman Métaphysique des tubes d'Amélie Nothomb, qui relate les trois premières années de la vie de la narratrice, Amélie, au Japon. Considérée comme un « tube » quasi végétatif par sa famille, elle y connaît un éveil sensoriel et intellectuel marquant, notamment grâce à sa relation avec sa nounou Nishio-san et la découverte du chocolat. La partition, poétique, capte la lumière et procure une sensation de bonheur et de plaisir immédiat, comme en apesanteur (Dieu le tube), à l'aide d'un piano délicat évoquant Satie et Ravel (Jeux d'eau), et de flûtes japonaises (La révélation du chocolat, André). Ce mélange finit par évoquer Joe Hisaishi (Le jardin, Ménage de printemps). La musique sait également émouvoir à travers des évocations mélancoliques et subtiles (Mère, Échos de curiosité) ou des mouvements aériens, légers et doux (Mamie). La musique, entre impressionnisme et tradition japonaise, joue aussi avec une certaine nostalgie candide qui évoque les codes du manga (La petite Amélie). On y entend par ailleurs les chansons originales La comptine de Takeda et hana interprétées par Machiko Yanagisawa.
(Au cinéma le 25-06-2025)
La compositrice Delphine Mantoulet retrouve le réalisateur Tony Gatlif après "Exils" (2004), "TranSylvania" (2006), "Liberté" (2010), "Indignados" (2012), "Geronimo" (2014) et "Tom Medina" (2021) pour la musique de ce road-movie, à laquelle contribuent également le cinéaste lui-même, le chanteur Arthur H et la violoniste Fiona Monbet. Le film suit Ange (Arthur H, qui ne chante pas dans le film), un musicologue sans attache qui ressent le besoin vital de retrouver et faire la paix avec son vieil ami Marco (Mathieu Amalric). Solea (Suzanne Aubert), la fille révoltée de son ancien amour, s’invite dans ce voyage qui les mènera sur le chemin de la joie. La partition est viscérale, arrivant par bouffées d'émotion comme des fragments qui percutent le récit, dans une circulation entre le IN et le OFF (lorsqu'un chant du bord de route devient un soutien à l'émotion), comme la représentation onirique du monde intérieur du personnage. Elle mêle flamenco, jazz, sonorités roms et orientales, incluant un chant de révolte italien ("La Lega"). Le réalisateur a cherché à capter les frottements des instruments, avec des percussions corporelles jouées par le personnage principal, que l'on voit aussi mimer un piano en tapotant dans l'air (instrument peu présent dans le cinéma de Gatlif, qui privilégie les objets musicaux nomades), des palmas (claquements de mains), et le son d'une pluie de grêle assimilé au rythme du zapateado. La "Fête de Marco"qui cloture le film est comme l'aboutissement collectif d'un voyage intime, une harmonie retrouvée.
(Au cinéma le 25-06-2025)
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Lire et Ecouter notre entretien du réalisateur et de la compositrice, accompagnés de l'acteur et de la violoniste
Le pianiste suisse Stefan Rusconi signe la musique du biopic musical belge de Ido Fluk sur Vera Brandes, qui, en 1975 et à l'âge de 17 ans, a mis en scène le célèbre concert du musicien de jazz Keith Jarrett à Cologne, qui est devenu l'album solo de jazz le plus vendu de tous les temps. La partition originale propose trois thèmes de piano et ses variations, dans les pas de l'artiste de jazz.
(Au cinéma le 25-06-2025)
Le compositeur belge Thomas Foguenne signe la musique du thriller singapourien de Yeo Siew Hua dans lequel un jeune couple est à la recherche de sa petite fille disparue. Leur quête prend une tournure inattendue quand ils découvrent des enregistrements vidéo intimes filmés par un mystérieux voyeur. Cette découverte les pousse à une enquête introspective pour révéler la vérité derrière ces images, et sur eux-mêmes. La bande originale, aux sonorités électroniques et percussives (avec des gamelans), enrichies d'un duduk (sur "Shadow"), crée une atmosphère de tension et de mystère, renforçant l'aspect angoissant du film. Une chanson iconique de la pop chinoise, "Endless Love" de Tsai Chin, est également utilisée à plusieurs reprises.
(Au cinéma le 25-06-2025)
LES AUTRES FILMS :
Les réalisateurs Hélène Cattet et Bruno Forzani, après "Amer" (2009), "L'Étrange Couleur des larmes de ton corps" (2013) et "Laissez bronzer les cadavres" (2016), s'inspirent avec ce thriller franco-belge de l'univers Eurospy des années 60 et les fumetti neri (bandes dessinées italiennes dont le héros est un malfaiteur). Le film, qui se situe sur la Côte d'Azur, où un ancien agent secret reclus dans un palace, suite à la disparition de sa voisine, s'imagine que ses ennemis, notamment la redoutable Serpentik, refont surface, et replonge dans son passé, remontant le film de sa vie, est une déconstruction du mythe de l'agent secret, mêlant l'esthétique de James Bond à celle de "Mort à Venise" de Visconti. Pour illustrer ce voyage sensoriel et temporel, le duo de cinéastes a constitué une bande originale composée de titres emblématiques de compositeurs italiens tels qu'Ennio Morricone, Bruno Nicolai, Nora Orlandi, Piero Umiliani ou Stelvio Cipriani, dans un mélange de lounge italien, de funk psychédélique, de partitions orchestrales dramatiques et de pop des années 60/70, avec des instruments typiques comme des cordes amples, des guitares wah-wah, des cuivres et des clavecins.
(Au cinéma le 25-06-2025)
Chris Bacon signe la musique du film d'horreur de Gerard Johnstone et succède à Anthony Willis qui avait contribué au premier opus.
(Au cinéma le 25-06-2025)
Peder Kjellsby signe la musique du drame suédois de Ernst De Geer.
(Au cinéma le 25-06-2025)
Amine Bouhafa signe la musique du film palestinien d'Arab et Tarzan Nasser (qui avaient fait appel à Andre Matthias pour "Gaza mon amour" en 2021) pour cette comédie policière située à Gaza aux alentours de 2007, période marquée par la prise de pouvoir du Hamas et le blocus israélien. Le film relate l'amitié entre un étudiant rêveur et un dealer charismatique, alors qu'un flic corrompu s'apprête à compromettre leur trafic. La musique intègre des lamentos plaintifs de trompette, un sifflement et une guitare, ainsi que d'amples mouvements de cordes et des percussions. Elle évite les clichés de l'orientalisme et instille de l'ironie et de la farce en juxtaposant des thèmes héroïques à des situations absurdes.
(Au cinéma le 25-06-2025)
Guillaume Roussel signe la musique de la comédie de science-fiction de Jean-Pascal Zadi. Ce dernier avait fait appel à Christophe Chassol pour "Tout Simplement Noir" (2020) et la série "En Place" (2024). Le film met en scène une mission spatiale africaine secrète dont l'équipage, composé d'astronautes du continent et de la diaspora (Jean-Pascal Zadi, Reda Kateb...), est chargé d'explorer la planète "NARDAL". L'objectif est de déterminer si elle peut accueillir tous les Africains en cas d'inhabitabilité de la Terre. Pour la partition, la dimension épique de l'orchestre évoque les films de conquête spatiale aux accents patriotiques, la musique soutient l'action lors des dangers liés aux astéroïdes, et un synthétiseur dans l'esprit de Vangelis accompagne l'exploration ("Nardal en approche"). C'est une approche sérieuse du genre, qui laisse de côté la comédie et la dimension culturelle africaine, comme pour donner du crédit à cette mission.
(Au cinéma le 25-06-2025)
Guillaume Roussel signe la musique du thriller de Martin Bourboulon qu'il retrouve après le dyptique "Les Trois Mousquetaires: D'Artagnan" (2023) & "Les Trois Mousquetaires: Milady" (2023).
(Au cinéma le 27-06-2025)
Hans Zimmer retrouve Joseph Kosinski après "Top Gun: Maverick" (2022).
(Au cinéma le 25-06-2025)
Atena Eshtiaghi signe la musique du documentaire germano-iranien de Farahnaz Sharifi.
(Au cinéma le 25-06-2025)
Audrey Ismaël & Olivier Coursier signent la musique du documentaire de Claire Lajeunie qu'ils retrouvent après "Vivante(s)" (2024).
sur Canal+ (le 26-06-2025)
Craig DeLeon signe la musique du film d'action de Joe Carnahan.
sur Amazon Prime Video (le 27-06-2025)
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[BO disponible]
Dominik Matzka signe la musique du drame allemand de Sarah Neumann.
sur Arte (le 27-06-2025)
J.A.Q. signe la musique de la série de Christopher Storer & Joanna Calo.
Saison 4 sur Disney+ (le 25-06-2025)
Tony Morales signe la musique de la série thriller de Derek Haas, qui avait fait appel à Atli Örvarsson sur "Chicago Fire" (2024) et "FBI: International" (2025) .
13 épisodes sur Amazon Prime Video (le 25-06-2025)
Dara Taylor signe la musique de la série Marvel de Chinaka Hodge.
6 épisodes sur Disney+ (le 25-06-2025)
Jan Komar signe la musique de la série polonaise de Ewa Popiolek, Karolina Szymczyk-Majchrzak, Hanna Wesierska.
Saison 2 sur Max (le 27-06-2025)
Danny Bensi & Saunder Jurriaans signent la musique de la série criminelle de Dennis Lehane qui avait fait appel à Mogwai sur "Black Bird" (2022).
9 épisodes sur Apple TV+ (le 27-06-2025)
Jung Jae-il (Parasite, Okja) signe la musique de la série d'action coréenne de Hwang Dong-hyuk avec un thème de flute à bec (qui rappelle l'Île aux chiens de Wes Anderson avec les notes d'Alexandre Desplat), ainsi que des percussions et une voix pour élaborer un univers étrange et décalé régit par ses propres règles.
Saison 3 sur Netflix (le 27-06-2025)
Ivan Rozin signe la musique de la série ukrainienne de Anastasiia Lodkina.
Saison 2 sur France 2 (le 28-06-2025)
Charles Chaplin compose la musique de son film muet en 1942, soit 17 ans après la sortie (avec la fameuse danse des petits pains, à partir de laquelle la musique devait se synchroniser), avant que William P. Perry n'en propose sa version en 1970. Le cinéaste est ainsi devenu le compositeur de la musique de ses films muets a posteriori de leurs réalisations. LES LUMIÈRES DE LA VILLE (City Lights, 1931) étant son premier film dont il a écrit la musique.
(Au cinéma le 26-06-2025)
Panorama BO : des musiques issues des adaptations de Stephen King (76-96)