Ludovic Bource retrouve Michel Hazanavicius pour la quatrième fois après MES AMIS en 1999 et les deux épisodes de OSS 117. Dans cet hommage au cinéma muet, le compositeur rend hommage aux musiciens du Golden Age : Waxman, Steiner, Herrmann ("Vertigo"), mais aussi aux comédies musicales avec des mélodies de jazz...
Interview B.O : Ludovic Bource, de OSS 117 à THE ARTIST (2009-2012)
[© Texte : Cinezik] • 0886443202498
Tracklist (de la BO en CD ou Digital)
1 The Artist Ouverture (01:02)
2 1927 A Russian Affair (03:35)
3 George Valentin (05:35)
4 Pretty Peppy (02:32)
5 At The Kinograph Studios (01:37)
6 Fantaisie D'Amour (03:09)
7 Waltz For Peppy (03:22)
8 Estancia OP. 8 (03:41)
9 Imagination (02:56) - Red Nichols & His Five Pennies
10 Silent Rumble (01:16)
11 1929 (01:30)
12 In The Stairs (03:15)
13 Jubilee Stomp (Album Version) (02:32) - Duke Ellington
14 Comme Une Rosée De Larmes (03:24)
15 The Sound Of Tears (04:47)
16 Pennies From Heaven (02:13) - Rose Murphy
17 1931 (04:44)
18 Jungle Bar (02:07)
19 L'Ombre Des Flammes
20 Happy Ending ... (05:43)
21 Charming Blackmail (02:12)
22 Ghosts From The Past (02:00)
23 My suicide 03.29.1967 (06:24)
24 Peppy And George (02:04)
La partition a été jouée par 80 musiciens avec l'Orchestre philharmonique de Flandres à Bruxelles, dont une cinquantaine de cordes, quatre cors français, quatre trombones, cinq percussionnistes, une harpiste, dix personnes à la technique, cinq orchestrateurs, trois arrangeurs.... La musique ne joue pas pour autant le rôle d'une bande son (elle stoppe d'ailleurs lorsque apparaît à l'image un émetteur musical). La musique se voit, ou s'entend, pas les deux. En fin de film, le compositeur a écrit la musique d'un numéro de claquettes avec un big band, une musique jazz dansante.
"Comme d'habitude, j'ai fait appel à Ludovic Bource. Ca fait longtemps d'ailleurs que je lui parle de ce fantasme d'un film muet ! On en a beaucoup parlé ensemble. Dès le début de l'écriture, je lui ai donné les disques que j'écoutais en écrivant. Ceux que je vous ai cités tout à l'heure : Waxman, Steiner, etc. Il est revenu aussi aux musiciens dont ils s'étaient inspirés : Prokofiev, Debussy, Ravel, et puis après s'être documenté, il a fait comme tout le monde, il a digéré tout ça et s'est mis au service de l'histoire qu'on avait à raconter. Même s'il a composé quelques thèmes avant le tournage, il a eu besoin encore plus que d'habitude de voir les scènes montées pour vraiment commencer à composer. Notre collaboration a été un peu plus compliquée que d'habitude. Dans un film comme celui-là, il y a de la musique quasiment tout le temps. C'est donc assez particulier. Et surtout, elle doit prendre en compte toutes les humeurs, mais aussi toutes les variations, toutes les ruptures, tous les conflits, tous les changements de direction de chaque séquence. Soit pour s'en éloigner, soit pour les accompagner. A chaque fois, un choix se pose qui est un choix de scénario et qui ne peut donc pas être laissé entre les mains du seul compositeur ! J'ai donc structuré le film en blocs narratifs en indiquant à Ludovic et ses arrangeurs ce que je voulais comme humeur, et en définissant les points de correspondance entre la musique et les images qui me semblaient primordiaux et les moments où au contraire il me semblait que la musique devait s'éloigner du commentaire, afin de ne pas être lassante ou gênante au bout d'un moment. Cela a nécessité forcément beaucoup d'allers et retours entre eux et moi. Je ne leur ai pas facilité la tâche mais ils ont fait un travail remarquable.
On est parti des grandes références du cinéma hollywoodien et même si le film se déroule au début des années 1930, on a étalé nos choix sur une période beaucoup plus longue. On a écouté beaucoup de choses - de Chaplin, Max Steiner et Franz Waxman, jusqu'à Bernard Hermann, et j'en passe... On a écouté et analysé tous ces trésors, on est revenu aux sources aussi, aux compositeurs romantiques du 19ème siècle... Donc principalement de la musique symphonique. Une musique extrêmement puissante, orchestrée, jouée par 80 musiciens. Il m'a fallu du temps à moi qui suis autodidacte et pas un spécialiste de la musique symphonique, pour digérer tout ça avant de pouvoir composer le premier thème... Michel a commencé à s'attacher à des thèmes forts de grands compositeurs de grands films pour mieux les contourner et les oublier ensuite. On est parti du fantasme pour ramener tout çela aux images de son film. En même temps, ça reste un hommage, une déclaration d'amour aux grands compositeurs du grand cinéma hollywoodien.
Voir notre Interview vidéo ci-dessous.
(morceau absent du disque, mais prolongé par Ludovic Bource en piste 23 "My suicide")
Hollywood 1927. George Valentin est une vedette du cinéma muet à qui tout sourit. L\'arrivée des films parlants va le faire sombrer dans l\'oubli. Peppy Miller, jeune figurante, va elle, être propulsée au firmament des stars. Ce film raconte l\'histoire de leurs destins croisés, ou comment la célébrité, l\'orgueil et l\'argent peuvent être autant d\'obstacles à leur histoire d\'amour.
Avec Jean Dujardin, Bérénice Bejo, John Goodman
Comédie dramatique, Romance
1h 40min
Festival de Cannes 2011 - En compétition
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