Alan Silvestri retrouve une seconde fois Robert Zemechis après "À la poursuite du diamant vert" (1984) avec son célèbre thème. On entend également lors d'une scène de concert (dans le passé du personnage) le titre "Johnny B. Goode" de Chuck Berry ("vos enfants apprécieront").
[© Texte : Cinezik] •
Tracklist (de la BO en CD ou Digital)
Disque 1
1. Logo (00:20)
2. DeLorean Reveal (00:46)
3. Einstein Disintegrated (01:22)
4. '85 Twin Pines Mall (04:43)
5. Peabody Barn / Marty Ditches DeLorean (03:09)
6. '55 Town Square (01:18)
7. Lorraine's Bedroom (00:47)
8. Retrieve DeLorean (01:15)
9. 1,21 Jigowatts (01:37)
10. The Picture (01:09)
11. Picture Fades (00:17)
12. Skateboard Chase (01:39)
13. Marty's Letter (01:20)
14. George To The Rescue (Part 1) (00:50)
15. Marvin Be-Bop (02:25)
16. George To The Rescue (Part 2) (02:34)
17. Tension / The Kiss (01:33)
18. Goodnight Marty (01:31)
19. It's Been Educational / Clocktower (10:30)
20. Helicopter (00:19)
21. '85 Lone Pine Mall (03:46)
22. 4 x 4 (00:40)
23. Doc Returns (01:14)
24. Back To The Future (End Credits) (03:16)
Disque 2
1. DeLorean Reveal (00:40)
2. Einstein Disintegrated (01:25)
3. Peabody Barn (02:17)
4. Marty Ditches DeLorean (01:56)
5. '55 Town Square 1 (Trumpet Open) (01:35)
6. '55 Town Square 2 (Trumpet Mute) (01:35)
7. Retrieve DeLorean (01:16)
8. 1,21 Jigowatts (01:36)
9. The Picture (01:08)
10. Skateboard Chase (01:40)
11. George To The Rescue (04:13)
12. Tension / The Kiss (01:42)
13. Clocktower (11:02)
14. '85 Lone Pine Mall (03:50)
15. Doc Returns (01:19)
16. Ling Ting Ring (Bonus Track - Unused Source Cue From The Scoring Sessions) (02:01)
Avec Michael J. Fox, Christopher Lloyd, Lea Thompson
Titre original : Back to the Future
Long-métrage américain.
Genre : Science fiction, Aventure, Comédie
Durée : 1h56 min
Distributeur : CIC
Calendrier des Films & Séries
Robert Zemekis a
fait appel à son grand complice Alan Silvestri,
avec qui il avait déjà collaboré en 1984 sur « Romancing The Stone » (et
qui marquait le début de leur collaboration). « Back To The Future »
représente quand à lui un grand tournant dans la carrière d'Alan
Silvestri. C'était la première fois que le compositeur se retrouvait
obligé d'écrire une grande partition symphonique, lui qui était habitué
jusqu'à présent à manipuler les claviers dans ses musiques électroniques
du début des années 80. Silvestri s'était déjà essayé à l'orchestre
dans des partitions telles que « Par où t'es rentré ? On t'a pas vu
sortir » ou « Romancing The Stones », mais jamais encore il n'avait eu à
écrire une musique aussi riche et ambitieuse pour un film de ce genre
(à noter d'ailleurs que Silvestri composera une autre partition
orchestrale toute aussi ambitieuse pour le film « Fandango » de Kevin
Reynolds !). Dès la sortie du film en salle en 1985, la bande originale
de « Back To The Future » est très rapidement devenue populaire parmis
les béophiles. Alan Silvestri y développait ainsi un style très
personnel, réunissant quelques unes de ses marques de fabrique qui
feront son succès tout au long des années 90 et même au-delà : ainsi
donc, on y retrouvait déjà ses fameux rythmes martelés, ses envolées
martiales, ses orchestrations cuivrées et ses harmonies en tierces
mineures qui aboutiront deux ans plus tard dans l'incontournable «
Predator » (1987), qui demeure encore aujourd'hui le plus grand
chef-d'oeuvre d'Alan Silvestri. Avec « Back To The Future », la musique
apporte un souffle héroïque et aventureux au film de Robert Zemeckis,
probablement boosté par la présence de Steven Spielberg à la production,
qui souhaitait ainsi retrouver un son orchestral plus classique,
orienté vers le Golden Age hollywoodien (et parfois proche des envolées
cuivrées d'un John Williams !). Mais comparer trop rapidement Silvestri à
Williams s'avérerait être fort hasardeux et injuste, tant le style
d'Alan Silvestri demeure résolument personnel et reconnaissable entre
mille.
Cette très solide partition symphonique doit avant tout son succès à son
inoubliable thème principal, une chevauchée héroïque et triomphante
dominée par les cuivres, un hymne formidable à l'aventure, au courage et
aux voyages dans le temps. Même la mélodie du thème principal paraît
incroyablement personnelle, Silvestri structurant ses notes autour de
l'intervalle très reconnaissable du triton, un intervalle plutôt
inattendu dans un thème aussi héroïque mais qui apporte un petit « plus »
tout à fait unique à cette mélodie majestueuse et extrêmement prenante,
chargée d'un optimisme tout bonnement savoureux. A noter que Silvestri
soigne tout particulièrement ses orchestrations tout au long de la
musique du film, révélant alors un savoir-faire étonnant sur ce
long-métrage pour lequel le compositeur s'est totalement dépassé et nous
a livré un opus musical bien au-delà de ce que l'on attendait de lui,
d'autant que le score de « Romancing The Stone », écrit un an avant pour
un autre film de Robert Zemeckis, était bien loin d'atteindre la
qualité et la virtuosité de la musique de « Back To The Future » ! Sur
l'album, le morceau « Back To The Future-Overture » - qui se trouve être
un assemblage de plusieurs segments du score de Silvestri - nous permet
de retrouver d'emblée l'idée d'une grande aventure mouvementée, avec
ses rythmes martelés et entêtants typiques de Silvestri, et ses nombreux
ostinatos rythmiques tout à fait caractéristiques de la musique du film
de Zemeckis. « Overture » nous permet aussi de retrouver le formidable
thème principal, qui intervient à de nombreuses reprises dans le film
pour illustrer les exploits de Doc et McFly entre le passé et le futur.
Le reste du score alterne ainsi entre morceaux d'action tonitruants et
passages atmosphériques plus sombres, sans oublier quelques pièces plus
légères qui frôlent par moment le mickey-mousing sans jamais vraiment
tomber dedans. La musique de Silvestri alterne entre une certaine
énergie exubérante et un style plus martial et sombre qui rappelle les
dangers qui guettent McFly tout au long du film (va-t-il réussir à faire
se rencontrer à nouveau ses parents et à empêcher ainsi que son
existence disparaisse de l'histoire, va-t-il réussir à revenir à temps
pour empêcher le meurtre de Doc ? etc.). On notera d'ailleurs la façon
dont Silvestri utilise constamment ses ostinatos rythmiques dans ces
gros morceaux d'action, ces rythmes martelés à grand renfort de caisse
claire martiale, de contrebasses staccatos, de ponctuations de cuivres,
et aussi de quelques tics instrumentaux encore plus typiques du
compositeur, comme ces fameux effets de trilles aigus de cordes doublés
par un trille de xylophone, un effet que l'on retrouvera très souvent
par la suite dans les partitions orchestrales d'Alan Silvestri (et plus
particulièrement dans « Predator »). Niveau orchestration, la musique de
« Back To The Future » demeure riche et savamment élaborée, avec son
utilisation remarquable du piano pour les morceaux d'action/suspense, ou
l'emploi régulier de sourdines aux cuivres afin de donner une couleur
plus particulière au pupitre des trompettes ou des trombones lors de
certains passages d'action agités. Quelques éléments électroniques se
baladent discrètement tout au long du score, pour rappeler le côté
fantastique/science-fiction de ces voyages dans le temps à bord d'un
DeLorean entièrement modifiée pour l'occasion. A cela s'ajoute parfois
quelques sonorités cristallines et mystérieuses associées à la machine
temporelle, et notamment lorsqu'on découvre pour la première fois la
DeLorean dans le film.
Signalons enfin que le score d'Alan Silvestri n'a jamais été édité
officiellement à ce jour, l'album actuel ne contenant hélas que deux
extraits du score de Silvestri, le reste de l'album étant
essentiellement composé de chansons, toutes présentes dans le film. On y
retrouvera bien sûr le célèbre tube eighties « Power of Love » et «
Back in Time » de Huey Lewis. « Power of Love » est d'ailleurs utilisé
plusieurs fois dans le film pour illustrer la romance entre Marty et
Jennifer, tandis que « Back in Time » est utilisé pour le générique de
fin, concluant le film sur une touche de bonne humeur idéale. Le reste
de la BO est constitué de jazz (« Night Train »), d'un slow (« Earth
Angel »), du rock « (Johnny B.Goode ») et d'un peu de pop. Au final,
voilà en tout cas un score célèbre et incontournable dans la musique de
film hollywoodienne des années 80, une musique qui influencera
d'ailleurs pas mal plusieurs compositeurs par la suite qui officieront à
leur tour sur des films d'aventure aux musiques bien souvent
similaires. Alan Silvestri plaçait la barre haut avec cette partition
orchestrale totalement maîtrisée, apportant une énergie considérable et
particulièrement enthousiasmante dans le film de Robert Zemeckis. Le
compositeur américain s'offrait même le luxe d'écrire pour « Back To The
Future » un thème principal devenu depuis une espèce de « tube » très
populaire dans le milieu de la musique de film et des béophiles en
général. Un must, en
somme !
Alan Silvestri a signé la musique d'autres films de Robert Zemeckis : À la poursuite du diamant vert (1984) • Qui veut la peau de Roger Rabbit ? (1988) • Forrest Gump (1994) • Le Pôle Express (2004) • La Légende de Beowulf (2007) • Le Drôle de Noël de Scrooge (2009) • Flight (2013) • The Walk – Rêver Plus Haut (2015) • Alliés (2016) • Bienvenue à Marwen (2019) • Sacrées sorcières (2020) •
Alan Silvestri a également écrit la musique de : Abyss (1989) • Ready Player One (2018) • Predator (1987) • La Nuit du Jugement (1993) • Identity (2003) • Mort ou vif (The Quick and the Dead) (1995) • Van Helsing (2004) • The Wild (2006) • Predator 2 (1991) • Lara Croft : Tomb Raider, Le Berceau de la Vie (2003) • La nuit au musée (2007) • G.I. Joe (2009) • La Nuit au musée 2 (2009) • L'Agence tous risques (2010) • Captain America : first avenger (2011) •
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