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Bilan 2008 de la musique de film

best_of_cinezik, - Bilan 2008 de la musique de film

- Publié le 06-01-2009




2009 est arrivé, et voici le moment de dresser nos classements des meilleures BO de l'année écoulée. Alors que les internautes ont élu sur notre forum The Dark Knight et Indiana Jones and the Kingdom of the Crystal Skull, la rédaction a mis en tête James Newton Howard, Alexandre Desplat et Jonny Greenwood.

- Nos classements des meilleures musiques -

Voir aussi notre Bilan 2008 des films

Benoit Basirico
Fabien Morin
Sylvain Rivaud

1. PHENOMENES (James Newton Howard)

1. LUST CAUTION (Alexandre Desplat)

1. THERE WILL BE BLOOD
(Jonny Greenwood)

2. WALL-E
(Thomas Newman)

2. BONS BAISERS DE BRUGES (Carter Burwell)

2. WALTZ WITH BASHIR
(Max Richter)

3. BONS BAISERS DE BRUGES
(Carter Burwell)

3. LE MERVEILLEUX MAGASIN DE MR MAGORIUM (Alexandre Desplat/Aaron Zigman)

3. ROGUE
(François Tetaz)

4.  THERE WILL BE BLOOD
(Jonny Greenwood)

4. DEUX SŒURS POUR UN ROI (Paul Cantelon)

4. HANCOCK / HORTON
(John Powell)


5. LUST CAUTION (Alexandre Desplat)

5. WANTED
(Danny Elfman)

5. NARNIA : PRINCE CASPIAN (Harry Gregson-Williams)

6. SWEENEY TODD
(Stephen Sondheim)

6. BLINDNESS (Marco Antonio Guimaraes)

6. LUST CAUTION
(Alexandre Desplat)

7. MIA ET LE MIGOU
(Serge Besset)

7. INDIANA JONES ET LE ROYAUME DU CRANE DE CRISTAL (John Williams)

7. BABYLON A.D.
(Atli Örvarsson)

8. MAX & CO
(Bruno Coulais)

8. BE KIND REWIND
(Jean-Michel Bernard)

8. ATONEMENT
(Dario Marianelli)

9. BE KIND REWIND
(Jean-Michel Bernard)

9. FAUBOURG 36
(Reinhard Wagner)

9. O'HORTEN
(John Erick Kaada)

10. DOROTHY
(Nathaniel Mechaly)

10. CLOVERFIELD
(Michael Giacchino)

10.  MIA ET LE MIGOU
(Serge Besset)


Voici donc ce que cette année nous laisse en agréables musiques de cinéma, en précisant qu'il s'agit bien de musiques de film appréciées en tant que tel (avec le film).
Ce sont affirmées cette année, loin devant le reste de la production, deux collaborations marquant un regain d'une musique de film dans sa considération classique, que ce soit celle entre Shyamalan et Howard (Phénomènes) affirmant par sa réussite et sa maitrise la force des tandem d'antan, rappellant Hitchcock / Herrmann, ou celle de Thomas Newman pour Pixar (Wall-E) précisant les codes orchestraux du label. A retenir par ailleurs le grand retour de Carter Burwell qui nous manquait. Sa partition pour Bons baisers de Bruges est épatante. La touche inédite de cette année, l'OVNI musical, revient à Jonny Greenwood pour There Will Be Blood. La qualité française est bien là, avec Bruno Coulais et Alexandre Desplat, toujours présents, avec Serge Besset et son étroit travail pour Girerd (Mia et le Migou), et avec la confirmation de talents révélés ces dernières années par Cinezik (Jean-Michel Bernard et Nathaniel Mechaly). La comédie musicale de l'année (Sweeney Todd) est signée Tim Burton et propose une partition originale culte de Stephen Sondheim. A mentionner également d'autres coups de coeur cette année : le contre emploi de David Holmes sur Hunger, le violon de Didier Lockwood composé par Jean-Claude Vannier dans Les Frontières de l'aube, la musique berbère de Fayçal Salhi dans La Maison jaune, Beltrami en France pour Mesrine, les cuivres de Stephan Oliva pour Les Liens du sang, et enfin Cyril Morin sur Un Coeur simple.


Le premier constat sur cette année 2008 (Centenaire de la musique de film s’il est nécessaire de le rappeler !), c’est d’abord le plaisir de retrouver John Williams sur Indiana Jones ! Le maître a retrouvé ses premiers amours et nous aussi par la même occasion. Ensuite, il y a Danny Elfman, très inspiré pour Wanted et qui nous rassure après un semi-passage à vide. On remarque également l’incroyable essor d’Alexandre Desplat qui n’en finit plus de livrer des partitions somptueuses (Lust Caution, Mr Magorium, Largo Winch, Benjamin Button…). Des noms reviennent également souvent comme ceux du prometteur Paul Cantelon (Deux sœurs pour un roi et W- l’improbable président) et du désormais incontournable Jean-Michel Bernard (Be kind rewind, Cash, L’emmerdeur). Pour les habitués, impossible de ne pas citer John Powell (Hancock, Jumper…), le prolifique James Newton-Howard (La guerre selon Charlie Wilson, Batman, Phénomènes) et Thomas Newman (Wall-E) qui ont tous les trois confirmé leur statut de compositeur de premiers plans. On aurait tort d’oublier aussi Javier Navarrete pour son Mirrors, Dario Marianelli et son Atonement ainsi que Marco Beltrami pour 3 : 10 to Yuma. Riche, éclectique et foisonnante, l’année 2008 aura permis à chaque béophile d’y trouver musique à son pied.

C'est un musicien issu du rock qui signe la plus remarquable partition entendue au cinéma en 2008, pour There Will Be Blood de Paul Thomas Anderson. Si le film ne fait pas l'unanimité ici, l'utilisation de la musique est en revanche remarquable. De même, Max Richter, compositeur de musique contemporaine, signe pour Valse avec Bashir une partition puissante très liée à l'image. Quant à l'australien François Tétaz, il se distingue avec une partition parfaitement équilibrée entre romantisme classique et expérimentations orchestrales pour le film Solitaire de son cinéaste attitré, Greg McLean, qui fait suite au déjà excellent Wolf Creek (2005).

On notera également la grande forme de John Powell et Harry Gregson-Williams, à la personnalité musicale plus présente que jamais (Prince Caspian est, malgré tous les défauts du film, une musique intelligemment construite d'un point de vue musical et dramaturgique). Danny Elfman fait aussi en 2008 un très grand retour avec Wanted, Standard Operating Procedure et Hellboy II, avec des partitions tantôt furieuses, tantôt hypnotiques. Mention spéciale aussi à Michael Giacchino qui confirme tout le bien qu'on pensait de lui avec Speed Racer (grande partition pour orchestre) et l'impressionnant générique de fin de Cloverfield, tandis qu'en bons professionnels, John Williams, James Newton Howard et Thomas Newman honorent haut la main leurs collaborations avec Spielberg, Shayamalan ou Pixar. Parmi les découvertes de l'année, Andrew Lockington qui devient un compositeur incontournable du film d'aventures (avec Voyage au centre de la terre et La Cité de l'ombre), l'islandais Atli Örvarsson et le finlandais John Kaada. N'oublions pas, enfin, que l'année 2008 aura été pour Dario Marianelli celle de son Oscar pour REVIENS-MOI (Atonement). Et c'est bien mérité.

Autres partitions remarquables de l'année 2008 : I am Legend de James Newton Howard, Mongol de Tuomas Kantelinen, Eden Lake de David Julyan, La Troisième partie du monde de Jay Jay Johanson, 3:10 to Yuma de Marco Beltrami, The Spiderwick Chronicles de James Horner, The Mist de Mark Isham, Eagle Eye de Brian Tyler, et Bons baisers de Bruges de Carter Burwell, très en forme avec aussi Burn After Reading.

La BO la plus écoutée de l'année en France : Bienvenue chez les Ch'tis de Philippe Rombi, qui totalise plus de vingt millions d'entrées au cinéma.

La réédition de l'année : Indiana Jones, the soundtrack collection, coffret de 5 Cds qui présente les musiques des quatre films de la saga Indiana Jones, notamment les trois premiers en version « expanded » avec des morceaux jusqu'ici totalement inédits. On redécouvre totalement Indiana Jones & le Temple Maudit dont le CD passe de 40 min à 70 min. Un régal absolu pour les fans de John Williams, l'année où ceux-ci sont récompensés par la musique du quatrième volet après une attente de plusieurs années.

A propos des rééditions, il faut mentionner que la tendance de 2007 continue en 2008 (voir notre article bilan 2007). Les labels américains (Intrada, FSM, Varèse Sarabande, Lalaland) ou européens (Prometheus) nous gratifient encore de somptueuses rééditions de BO Hollywoodiennes (notamment de Jerry Goldsmith avec Baby, Secret of the Lost Legend, Boys From Brazil ou The Cassandra Crossing) et de coffrets prestigieux (FSM a édité en 2008 un coffret dédié à Elmer Bernstein, un autre sur l'âge d'or de la MGM, et un autre incluant toutes les musiques de la saga Superman). En France, Stéphane Lerouge et sa collection « Ecoutez le cinéma » chez Universal continue d'honorer les béophiles de belles rééditions : cette année, un coffret d'inédits de Georges Delerue notamment, et une réédition en intégrale de La Guerre du Feu de Philippe Sarde, partition introuvable depuis de nombreuses années. Chez Naïve, c'est Thomas Jamois qui a pu nous proposer de redécouvrir les musiques de Bruno Coulais, Gabriel Yared et Armand Amar dans la collection "Rétrospective", avec également une compilation "Sonorama" des musiques de Jacques Tati.

 


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