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Le numérique est l’avenir pour les ventes de bandes originales

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- Publié le 09-03-2009




Thomas Jamois est responsable des éditions musicales et de la synchronisation au sein du label français indépendant Naïve. Il s’est exprimé sur son métier lors d’une conférence donnée à la SACEM aux compositeurs et réalisateurs d’Emergence (Université d’été du cinéma) et s’est montré optimiste sur le devenir des BO en numérique.

Le mécanisme des droits de productions d’une bande originale

Dans le secteur de production phonographique, de l’édition et de la vente, il existe trois protagonistes. D’abord, l’éditeur musical qui signe avec un auteur ou un compositeur un contrat de cession et d’édition musicale pour une œuvre. Et il s’engage à assurer auprès du public une diffusion permanente. Ce droit d’exploitation comporte le droit de reproduction et d’exécution publique. Par la suite, il dépose l’œuvre à la Société des auteurs et éditeurs de musique (SACEM) avant de gérer et de protéger les droits d’auteur.

Puis intervient l’éditeur phonographique qui exploite commercialement l’œuvre enregistrée par un producteur de bande originale après avoir acquis, via un contrat de licence, le droit et la liberté de reproduire et diffuser cette œuvre. Ensuite, il s’acquitte des droits mécaniques liés à la reproduction de l’œuvre.

Enfin, le producteur de bande originale signe avec un artiste ou un compositeur un contrat d’enregistrement et prend à sa charge l’intégralité des frais. Il signe alors un contrat de licence avec un éditeur phonographique, qui acquiert ainsi la liberté et le droit de reproduire la bande originale et de commercialiser le produit.

Thomas Jamois assure que le numérique ne change rien à ce schéma, hormis les droits mécaniques pour la reproduction matérielle qui n’auront plus lieu d’être. Mais les téléchargements permettent, sur les plateformes officielles, d’assurer la bonne circulation des droits.

Les bandes originales davantage promues sur la toile


La vente des disques de bandes originales oscille selon la cible. Certaines ont remporté un succès immédiat tel que « Juno » ou « Lol » qui sont des films générationnels. Le succès de la bande son  « Into the Wild » interprétée par Eddie Vedder, le chanteur du groupe Pearl Jam, est due au bon emplacement des titres tout au long du film. Mais il s’avère que l’accès au marché est parfois si coûteux que les maisons de disques ne prennent pas le risque de sortir un album si elles n’ont pas la garantie d’une réussite commerciale immédiate. Si une seule et unique chanson est appréciée par le public, il est très difficile de l’obtenir en single, car ce format déserte peu à peu les rayons. De même que les espaces en magasins concernant les sons du 7éme art s’amenuise. Ce qui témoigne de la crise de l’offre et pas uniquement de la demande. 

En revanche, la musique de film développe une excellente valeur numérique avec des sites comme itunes, fnamusic ou virginmega. Désormais, tout spectateur peut dès qu’il est rentré chez lui, directement après une séance, télécharger immédiatement le ou les titres qu’il a aimé. Et ce à tout heure du jour et de la nuit. A l’heure actuelle Internet est devenu un média de masse à part entière qui possède un double avantage, celui de l’instantanéité et de l’accessibilité. Les chiffres le prouvent, le numérique est l’avenir pour les ventes de bandes originales.

Quelques repères :

-    En 2008, les ventes physiques tous genres confondus ont baissé de 19,9 % en euro.

-    En 2008, les ventes numériques ont augmenté de 49%

- Dans les chiffres de vente de musique (en Janvier 2009), « Twilight » est la BO la plus vendue, mais alors qu’elle est la seule BO, et classée 7e, du TOP 100 tout genre de la vente de disques,  elle est 3e du TOP 30 des téléchargements suivi de « Slumdog Millionnaire » (11e).

 Aurélie Lalanne et Benoit Basirico



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