MISSION (1986), réconcilier les antagonismes

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par Benoit Basirico - Publié le 11-05-2019




B.O de Palme D'Or : MISSION (1986) de Roland Joffe.

Roland Joffé réalise son deuxième film. Après avoir fait appel à Mike Oldfield sur LA DECHIRURE (1984), il se tourne pour cette oeuvre ambitieuse vers le compositeur italien Ennio Morricone.
Celui-ci a pu exprimer ses convictions religieuses à travers ce récit de deux jésuites au 18ème siècle. Il cite souvent cette partition élégiaque comme sa plus personnelle. Son approche musicale est triple. Il y a d'abord la musique du personnage (le père Gabriel - Jeremy Irons - joue au hautbois le fameux thème "Gabriel's Oboe"). Ensuite, il y a les percussions ethniques annonçant la menace représentée par les indigènes. Et enfin, il y a la présence des choeurs pour inviter le divin.

A partir de ces différentes instances narratives, la musique établit des ponts. Comme pour favoriser une réconciliation, elle relie la civilisation et la sauvagerie, l'individu et une entité qui le dépasse. Morricone associe à cet effet les sonorités occidentale et amérindienne, des solistes et des ensembles choraux, et procède à une imbrication des thèmes pour accentuer l'idée d'une communion. Il mêle aussi une écriture mélodique (associée à la construction de l'homme) avec des instants plus atonaux. Le compositeur perpétue sa marque de fabrique dans chacun de ses films dans cette manière bien à lui d'unir les opposés, de fusionner les contraires. Au delà de la thématique du film que la musique soutient, Morricone est l'homme de la synthèse qui reprend en musique tous les aspects du film pour engendrer une forme d'unité. C'est peut-être la pure définition du compositeur de cinéma qui est à l'oeuvre ici.

Lire l'analyse détaillée de cette B.O (par François Faucon)


par Benoit Basirico

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