par Sylvain Rivaud
- Publié le 01-01-2010Le travail de Joe Hisaishi est de la même envergure que ses compositions précédentes pour le maître de l'animation: grand orchestre, nombreux thèmes inspirants, ton enchanteur, envolées, et même des choeurs... La richesse sonore et mélodique est une nouvelle fois présente. Mais alors qu'on aurait pu critiquer le musicien pour une certaine introspection sur les films précédents qui affaiblissait légèrement l'unité de la partition (en particulier dans Le Château Ambulant), ici on retrouve une certaine simplicité proche de la magnifique bande originale de Mon Voisin Totoro (1988). C'était d'ailleurs le ton que Miyazaki souhaitait retrouver pour ce film, conçu pour les plus jeunes.
Hisaishi crée ainsi un thème joyeux et espiègle, d'une telle simplicité qu'elle pourrait être reprise par un enfant (c'est aussi la mélodie de la chanson du générique, déjà célèbre au Japon). Parallèlement, il utilise de manière significative les bois et les pizzicati de cordes, comme dans Porco Rosso (1992), ainsi qu'un piano rassurant : son style est toujours unique, aucun doute là-dessus. Mais il peut aussi devenir plus opératique (c'est l'une des caractéristiques de cette partition, qui n'hésite pas à mobiliser toute la puissance quand le film l'exige).
Hisaishi flirte ainsi ouvertement avec les "Walkyries" de Wagner, utilisant des cuivres, une voix soprano à l'image d'Ennio Morricone, et créant des scènes d'action de grande qualité (bien que légèrement répétitives). Une partition contrastée et profondément riche, dont nous n'avons pas encore fini de découvrir toutes les subtilités, qui se dévoileront probablement au fil des écoutes. Il reste cette (bonne) impression d'une musique simple et délicate, principalement destinée aux enfants. Et ce même si Joe Hisaishi, en tant que grand compositeur, sait y introduire des nuances complexes qui satisferont les auditeurs les plus exigeants. C'est ce qu'on appelle de l'art pur. Tout simplement.
par Sylvain Rivaud
Interview B.O : Pierre Desprats (Les Reines du drame, de Alexis Langlois)
Interview B.O : Audrey Ismaël (Diamant brut, de Agathe Riedinger)
Panorama B.O : Noël dans le cinéma américain [Podcast]