Propos recueillis à Cannes par Benoit Basirico
- Publié le 27-05-2025Delphine Malaussena ("Chien de la casse", "Hiver à Sokcho") signe la musique du thriller de Vincent Maël Cardona ("Les Magnétiques") qui relate l'histoire d'un homme qui décède dans un bar-PMU à Versailles, "Le Roi Soleil", laissant derrière lui un ticket de loto gagnant de plusieurs millions d'euros. Les témoins du drame (Pio Marmaï, Lucie Zhang, Sofiane Zermani) se retrouvent alors face à un dilemme moral : s'arranger avec la réalité et leur conscience pour empocher l'argent. La partition propose des arpèges de piano, aussi volatiles que l'indécision des protagonistes liés par le même sort, tissant ainsi le fil des liens qui les unissent.
Cinezik : C'est votre première collaboration avec Vincent Maël Cardona. Comment la rencontre s'est-elle faite ?
Delphine Malaussena : Notre rencontre s'est faite au festival Sœurs Jumelles. Nous animions tous les deux une table ronde sur nos projets respectifs. Je parlais de la série "Insoupçonnable" d'Élie Wajeman et lui, de la série "De Grâce". À l'issue de cette table ronde, nous avons un peu discuté et de là est né un contact très intéressant, une envie de travailler ensemble qui s'est confirmée pour "Le Roi Soleil".
Quel a été le point de départ de votre inspiration : la lecture du scénario, une discussion, ou directement les images ?
Delphine Malaussena : Nous avons eu une discussion après ma lecture du scénario, où Vincent m'a fait part de ses envies musicales. Il souhaitait que je m'inspire notamment de Rameau, avec une écriture assez baroque, assez enlevée. Notre première discussion a tourné autour du clavecin. Finalement, nous avons choisi le piano, mais l'envie initiale portait sur le clavecin. Suite à ce premier rendez-vous, où nous avons parlé concrètement de musique, j'ai commencé à composer quelques ébauches, avant le tournage. Et parmi les premiers thèmes que je lui ai envoyés figuraient déjà tous les thèmes du film, ils ont été composés dès ce premier envoi.
C'est donc un film criminel assez noir, qui se déroule dans un huis clos, le café nommé "Le Roi Soleil". Mais en ouverture et en clôture, il y a l'évocation de Versailles. Le clavecin de Rameau est présent. Finalement, on en retrouve une réminiscence dans la partition originale ?
Delphine Malaussena : Oui, complètement. Je me suis inspirée de ce clavecin de Rameau pour qu'il y ait ce lien et cette évocation de Versailles. Il y a toute une partie baroque au final, très enlevée. Et cette partition-là est complétée par une autre, bien plus noire, synthétique et texturée, qui fait référence à l'époque actuelle, au souterrain, à l'humidité, à la noirceur de la situation. Nous avons donc en quelque sorte une partition double.
Lorsqu'on est dans le huis clos de ce café, ces deux dimensions musicales coexistent : la dimension du thriller, de la tension, et puis toujours ce hors-champ qui renvoie à quelque chose qui dépasse les personnages, de plus grand qu'eux, presque quelque chose d'historique. Un peu comme s'ils portaient le poids de l'histoire.
Delphine Malaussena : Oui, tout à fait. Nous avons la partition très sombre qui évoque l'action en train de se dérouler, une action très noire avec des morts. Et en effet, il y a le poids historique, cette évocation que l'on retrouve à la fin du film sur la création de la Loterie Nationale, qui ramène aussi une pointe de légèreté et d'humour à toute cette situation. Cela parle aussi, je crois, de la mise en fiction, de comment on se raconte des histoires. C'est aussi un des sujets du film, il me semble.
Un des sujets est également cette idée du rapport de pouvoir, de soumission, lié à l'argent. Le propos du film, c'est qu'un personnage dans ce café a gagné un billet de loterie, des millions. Et ensuite, il s'agit de voir comment les personnages témoins de cela vont gérer la situation. Le montage nous fait revenir perpétuellement au point initial pour explorer les différentes possibilités du scénario. C'est comme s'il y avait plusieurs choix possibles. Comment, musicalement, un peu comme dans un jeu vidéo interactif où il peut y avoir plusieurs scénarios, la musique épouse-t-elle ces chemins ?
Delphine Malaussena : Oui, la musique accompagne parfois le retour dans le temps, soutenant la transition. Et après, à l'intérieur de chaque chemin de scénario, la musique est composée de variations. Nous avons des variations du thème principal, qui ne sont donc jamais les mêmes, mais la musique prend elle-même des chemins différents au sein de chaque morceau.
Y avait-il l'idée de correspondre à des synchronisations ? C'est-à-dire, pour un moment que l'on voit plusieurs fois dans cette temporalité, fallait-il que la même musique, au même instant, soit présente ?
Delphine Malaussena : Nous nous sommes posé la question, mais nous nous sommes dit que non, que nous n'allions pas faire cela, que nous allions le faire de manière un peu plus subtile. Donc, ce n'est pas la même musique qui intervient au même moment, mais c'est le même type de musique qui intervient dans chaque scénario, sans nécessairement être au même moment.
On change de point de vue, on vit différentes scènes en fonction des différents protagonistes. Y a-t-il eu aussi cette idée de relater chaque psychologie, le point de vue de personnages différents ?
Delphine Malaussena : Oui, parce que selon le chemin que l'on va prendre, on n'aura pas envie d'exprimer forcément la même chose. Il y a un chemin très sombre, et dans celui-ci où l'on part dans les sous-sols, nous avons vraiment développé des synthétiseurs, davantage de textures sonores, de l'enveloppement. Tandis qu'il y a un autre chemin plus basé peut-être sur l'humour ou la répétition d'une situation. Là, nous avons pu développer le thème baroque au piano.
On a pu vous apprécier dans "Chien de la casse" et "Retour à Sokcho" qui avaient un point commun, celui d'une relation entre deux personnages dans une chronologie classique. Est-ce que cela a changé quelque chose musicalement pour vous d'avoir ce récit éclaté avec une multitude de personnages ?
Delphine Malaussena : Oui, cela change un peu l'approche musicale. De toute manière, chaque film est complètement singulier. Mais en effet, ici, c'est un film choral. Et je n'ai pas cherché musicalement à m'attacher à un personnage en particulier. J'ai plus cherché à m'attacher au lieu et à la situation générale.
Il y a un côté un peu labyrinthique où l'on perd nos repères. Y avait-il un travail sur le fait de ne pas trop signifier les choses ?
Delphine Malaussena : Oui, tout à fait. Nous n'avons pas voulu appuyer des situations. Nous essayions de raconter quelque chose d'autre : une autre époque, une autre dimension, quelque chose qui n'est pas si littéral. Nous avons essayé de créer un univers global. D'ailleurs, les deux types de musique sont liés dans certains morceaux : parfois le temps se rejoint dans un morceau qui commence avec les synthétiseurs et qui est ponctué de piano baroque. Donc, nous avons aussi cherché à lier les deux époques à travers la musique.
Ces arpèges de piano ont une certaine douceur finalement, une douceur qui contraste avec un film assez rude. Tous les personnages ont une part d'ombre, une part de mauvais en quelque sorte, de trahison même, liée à ce billet. Comment est arrivée cette idée de douceur dans la musique ?
Delphine Malaussena : Je pense que c'était intéressant de rajouter un peu de douceur, déjà pour aider le spectateur à tenir sur la longueur du film, parce qu'il est quand même très dense, assez violent. C'est aussi une respiration et un peu d'humour. Cette musique amène un peu de frivolité, de légèreté, de fictionnalité là-dedans.
C'est vrai, il y a beaucoup de drôlerie dans le film liée à cette musique presque burlesque. Un mouvement musical peut rappeler la comédie. Alors que ce n'est pas du tout le style du film. La musique peut convoquer une autre cinématographie...
Delphine Malaussena : Oui, complètement. La musique n'est pas vraiment littérale. Elle va convoquer des choses en elle-même, des choses historiques, des éléments qui ne sont pas forcément racontés tels quels dans le film, mais que l'on évoque via la musique.
Le réalisateur avait-il des références précises ? Comment s'est passée la discussion avec lui ?
Delphine Malaussena : La discussion s'est faite lors de ce premier entretien. Ma référence était Rameau, c'était la référence principale. Et après, cela s'est fait de manière très fluide pendant le montage. J'ai beaucoup parlé avec Flora Volpelière, la monteuse. De manière très fluide, nous avons construit un petit peu ce récit ensemble en développant ces thèmes que j'avais trouvés initialement. Donc la relation avec Vincent et le travail se sont vraiment faits au cours du montage. Nous avons affiné petit à petit la musique à mesure que le montage s'affinait.
Ce bar a deux niveaux : les sous-sols et l'étage du bar. On est dans une sorte de hiérarchie entre les personnages du sous-sol et ceux du dessus. Il y a ce piano frivole qui serait en haut, à l'étage, et toutes les textures angoissantes en bas. Quel a été ce travail sonore pour les bas-fonds du bar ?
Delphine Malaussena : C'est exactement ça. Le baroque et le frivole correspondent à l'étage du haut, et à l'étage du dessous, on est dans la noirceur, dans la profondeur des canalisations et aussi un peu dans les profondeurs de l'âme, quelque part. Donc, c'est exactement ça. Il y a ce double aspect physique par rapport à la topologie du lieu et ce double aspect d'époque que nous avons pensé.
Et l'environnement sonore du film, avec les canalisations, les bruits de tuyaux, les portes qui s'ouvrent et se ferment... Vous qui avez une forte sensibilité sonore et avez été ingénieure du son, comment cette dimension spécifique du film vous a interpellée ?
Delphine Malaussena : Nous avons énormément travaillé avec l'équipe son qui était fantastique et très créative. Nous avons vraiment fait en sorte que la musique que j'avais créée pour ces passages-là se fonde totalement avec le travail du montage son et du mixage. Parfois même, en revoyant le film terminé, je ne savais plus s'il s'agissait de ma musique ou du son, tellement cela se lie à certains moments. C'était vraiment un travail d'équipe.
Il y a l'esquisse d'une romance dans le film entre deux personnages, Pio Marmaï et une actrice aperçue chez Audiard dans "Les Olympiades", Lucie Zhang. Y avait-il l'idée de l'esquisser aussi dans la musique ?
Delphine Malaussena : En fait, dans la partition baroque, il y a un thème un peu romantique qui se dégage de temps à autre. J'avais un petit peu en tête, en composant le thème, de faire quelque chose d'un peu plus mélodique qui pourrait évoquer cette esquisse d'amour et de relation entre les deux. Mais ce n'est pas un thème spécifique pour cela ; en tout cas, je l'ai un peu esquissé dans la partition de piano.
Il y a beaucoup de moments de musique diégétique : jukebox, karaoké, des musiques préexistantes. Avez-vous pu y participer ? Notamment, il y a ce personnage de Maria de Medeiros dans une scène musicale où elle se met à chanter.
Delphine Malaussena : Cette scène est vraiment géniale. Non, je ne me suis pas inspirée de ce moment-là, je l'ai vraiment laissé à part. Je savais que ça allait être cette chanson, que je trouve vraiment très à propos à ce moment-là. Non, je n'ai pas cherché à faire une continuité musicale, mais c'est un moment où il n'y a vraiment pas de musique originale, donc c'est en quelque sorte un autre moment du film.
De film en film, depuis "5ème Set", qui était votre premier long métrage en tant que compositrice, jusqu'à aujourd'hui, avez-vous l'impression d'avoir fait évoluer votre pratique ? En quoi votre approche musicale et vos collaborations ont-elles évolué ?
Delphine Malaussena : Oui, bien sûr. Je pense que j'apprends de film en film, parce que j'ai l'impression que la composition de musique de film est un terrain d'apprentissage infini, franchement. J'ai l'impression que j'affine mon travail à mesure que j'avance dans cette aventure créative. Et là, par exemple, pour ce film, c'est moi qui joue tout le piano. Nous avons enregistré le piano avec Gilles Alonzo pour la bande originale qui sortira sur les plateformes. Mais le piano dans le film, c'est moi qui le joue. C'est la première fois que je joue comme ça, moi-même, le piano. Donc, à chaque fois, je vais plus loin dans ma pratique, dans ma créativité. Et la relation avec chaque metteur en scène est très singulière, j'apprends à chaque fois.
Ce piano que vous interprétez vous-même, le passez-vous ensuite dans un traitement sonore, avec des effets d'écho par exemple ?
Delphine Malaussena : Il y a des effets d'écho qui ont aussi été trouvés par la monteuse, par Flora, et par l'équipe son. Donc, ça, c'était vraiment un travail que nous avons fait ensemble. Cette idée d'écho, à la base, c'est Flora qui l'a eue, et je trouve qu'elle est géniale. Elle a aussi eu quelques idées de séparer des îlots de piano pour les faire correspondre avec la narration, que je trouvais incroyables et je lui dois vraiment cela parce que c'est une très riche idée.
La monteuse est-elle aussi intervenue dans des coupes, prenant la liberté de manipuler la musique ?
Delphine Malaussena : Je lui ai dit dès le début que j'aime bien qu'elle prenne cette liberté. Je le dis toujours en préambule aux monteurs, parce que j'aime bien être surprise par eux. Et là, complètement, elle a pris mon morceau qui était très verbeux, je dirais, et elle a découpé certains îlots de piano, ce que j'ai trouvé fantastique. Donc, j'ai repris cette idée pour la développer. Ce sont des allers-retours très précieux avec les monteurs en général.
Et avec les mixeurs ?
Delphine Malaussena : Avec les mixeurs aussi. Pour moi, toute la relation avec l'équipe son - monteur son, mixeur son - est vraiment fondamentale, surtout pour un film comme celui-ci où le travail sur le son en général est très développé, parce que Vincent Cardona accorde une importance extrêmement particulière au son.
Il avait fait un premier film, "Les Magnétiques", où le son et la musique étaient au cœur du récit. Ici, c'est moins le sujet, en effet, mais vous avez senti cet attachement, cette préoccupation. Et quand un réalisateur est à ce point attaché au son et à la musique, est-ce plus simple, plutôt que quelqu'un qui laisse une totale liberté ?
Delphine Malaussena : Cela s'est passé de manière très fluide. Ce n'est pas plus simple ou plus compliqué ; disons que, du coup, j'ai une vraie place et une vraie intention qui est très réfléchie, et ça, c'est assez agréable.
Dans votre style, vous évoquez l'idée d'être dans un entre-deux, entre classique et contemporain. C'est vraiment une approche que vous travaillez constamment ?
Delphine Malaussena : Oui, complètement. Là encore, dans ce film, ça se concrétise. Dans mon parcours de vie, j'ai commencé par le classique pendant une vingtaine d'années - donc vraiment la pratique musicale, l'écriture, le conservatoire en violon, en musique de chambre, en orchestre, en direction d'orchestre. Mais après, comme j'ai fait une quinzaine d'années de formation autour du son, dont trois ans de formation à Louis Lumière spécifiquement en son, et dix ans de pratique d'ingénieure du son, au sein de mes musiques, je convoque tout ce que j'ai traversé pendant ces années. Donc naturellement, j'aime bien lier ces univers-là. Et je trouve que ça marche souvent ; cinématographiquement, ça fonctionne.
En termes de genre de film, on est dans le policier. Cela peut-il évoquer "La Roy", un autre polar que vous aviez illustré ?
Delphine Malaussena : Oui, complètement, parce que dans "La Roy", c'est quelque chose de très sombre mais avec aussi de l'humour et de la fictionnalité. Après, l'univers musical est très différent.
En tant que compositrice, quelle est la cinéphilie que vous pouvez convoquer dans votre travail ?
Delphine Malaussena : Je regarde pas mal de choses. En tout cas, dans tous les films que je regarde, je porte évidemment une attention très particulière à la musique. Je regarde comment c'est construit, qu'est-ce qui marche, qu'est-ce qui peut-être marche moins bien. Et oui, j'ai beaucoup de références au sein des musiques de films, et aussi au sein de musiques hors film.
Aujourd'hui, étant assez sollicitée, il y a forcément parfois des choix qui doivent se faire. Sur quoi reposent ces choix ? Est-ce avant tout la collaboration, la discussion, l'humain, ou alors est-ce évidemment l'artistique, la place que vous pensez trouver dans un scénario ?
Delphine Malaussena : C'est une excellente question, parce que je me la pose régulièrement. Je pense qu'il y a deux piliers très importants à considérer pour faire un film. C'est l'histoire, le scénario : est-ce qu'il me parle ou non ? Ai-je envie de participer à cette aventure ? Ai-je quelque chose à raconter par rapport à ce projet ? Et l'humain, bien évidemment : la relation avec le réalisateur, le feeling, l'envie de passer du temps ensemble, de s'appeler, de chercher. Pour moi, ce sont les deux choses non négociables pour accepter un projet. Après, il y a la partie budget qui peut rentrer dans l'équation. Parce que si on me demande quelque chose qui est super compliqué, mais que je n'ai pas de budget, je peux me mettre un peu en porte-à-faux. Mais disons que ce n'est pas du tout un critère primordial. C'est-à-dire que s'il y a un scénario qui me semble incroyable, une relation incroyable et qu'il n'y a pas de budget, je peux complètement accepter le film si je pense que je peux fabriquer la musique avec ce budget.
Et un brief avec le poids de Rameau derrière et une place à la musique préexistante n'empêche pas d'accepter un projet et d'y trouver sa place ?
Delphine Malaussena : Ah non, du tout, parce que je trouve que là, j'ai réussi à développer une belle partition qui est assez singulière et dont je suis très fière. Donc non, là, j'ai vraiment ma place.
Et un réalisateur qui ne sait pas du tout ce qu'il veut, carte blanche... Est-ce que cela effraie ou au contraire, vous vous dites : "Je vais y aller parce que j'aurai toute liberté" ?
Delphine Malaussena : J'aime bien. C'est un peu un challenge que je trouve hyper intéressant et que je suis prête à relever. Après, il faut aussi qu'on se mette assez vite d'accord sur un univers, sur des références, parce qu'en fait, tout est ouvert. Donc, il faut circonscrire notre terrain de jeu, mais moi, ça me plaît.
Et le travail technique ? Il y a aussi l'idée d'avoir les derniers samples pour que votre musique soit la plus singulière, d'éviter de reprendre des samples d'il y a cinq ans ? Il y a cette idée de toujours se mettre à jour, car aujourd'hui la place de l'électronique, du numérique est très présente, et tout peut s'uniformiser...
Delphine Malaussena : Je suis très "geek". Je suis toujours à l'affût de nouvelles sonorités, de nouvelles techniques. Ça fait vraiment partie du plaisir de la composition. J'essaie pour chaque bande originale d'avoir un univers sonore, d'avoir une empreinte. Quand on écoute la musique de ce film, qu'on se dise qu'il y a quelque chose de singulier. Que ce n'est pas une musique que j'ai entendue ailleurs. J'essaie, c'est un challenge, c'est vraiment ma volonté en tout cas.
Avez-vous senti des possibilités en dehors de la France, comme les États-Unis ? Ou alors les États-Unis restent-ils quand même un domaine où c'est plus compliqué de faire quelque chose ?
Delphine Malaussena : J'ai quelques contacts aux États-Unis. Là, je vais composer avec le même trio que "LaRoy" - auprès de Rim Laurens & Clément Peiffer - la musique du deuxième long-métrage de Shane Atkinson, "Le Cowboy". Parallèlement, j'ai d'autres contacts aux États-Unis. En ce moment, politiquement, c'est un peu compliqué, je ne sais pas trop ce que ça pourrait donner. Mais j'aimerais bien essayer de travailler pour d'autres pays, et pas seulement aux États-Unis. D'ailleurs, à Cannes, j'ai noué beaucoup de contacts avec des réalisateurs de différents pays.
[La version podcast de l'entretien sera publiée ultérieurement]
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