EN
VOIR
PLUS
RETOUR
Analyse musicale de 'La Vie est belle' de Piovani • 20 février 2009 à 21h
Analyse musicale du 'Dracula' de Coppola • Vendredi 16 Janvier à 20h45
Vivien Villani, enseignant en musique de film à l’ESEC (Paris), a collaboré aux revues Positif, CinémAction et Le Technicien du film. Compositeur de formation classique, il écrit des bandes originales pour des films de fiction et des documentaires.
Cette collection "Tournage" a pour vocation d’offrir une aide pratique pour appréhender les métiers du cinéma et de l’audiovisuel.
La musique joue un rôle essentiel dans le cadre de la création cinématographique. Elle peut participer significativement de nombre d’aspects du film : scénario, structure, caractérisation des personnages... La bonne utilisation de la composante musicale peut être capitale pour la réussite d’un film, et une musique de qualité médiocre ou mal employée peut être profondément nuisible à son support même si ce dernier possède d’immenses qualités par ailleurs. Le « Guide pratique de la musique de film », qui n’a pas la prétention d’aborder de façon exhaustive un aussi vaste sujet, se propose avant tout de faire prendre conscience aux réalisateurs, compositeurs, mais aussi scénaristes, monteurs et producteurs encore peu initiés à l’utilisation de la musique au cinéma, des immenses possibilités de cette composante filmique. Cet ouvrage a également pour but de donner quelques clés afin de mener une collaboration efficace autour de la musique d’un film, mais aussi d’encourager les réalisateurs à utiliser une musique originale. En effet, même si, de toute évidence, l’utilisation de musiques préexistantes peut être idéale pour un film, elle apparaît souvent comme une solution de facilité, parfois dans le cadre de films qui auraient sans doute beaucoup gagné à bénéficier d’une musique originale. Le « Guide pratique de la musique de film » pourra également être utile aux étudiants universitaires en cinéma ou musicologie, ainsi qu’aux simples passionnés de musique de film. De façon un peu paradoxale, dans le cadre de ce guide qui s’adresse principalement à des créateurs de court-métrage, la totalité des exemples est tirée de longs- métrages ; les idées dramatiques abordées, cependant, pourront s’appliquer tout aussi bien aux courts-métrages. La principale différence a trait aux procédés « à grande échelle » (répartis sur l’ensemble d’un film), qui seront plus difficilement exploitables mais resteront souvent adaptables à des durées brèves. Sauf mention contraire, toutes les analyses proposées dans les lignes qui suivent seront personnelles. Pour cette raison, je citerai un extrait de l’avant-propos de L’Analyse du langage musical de Anthony Girard : « Une part seulement de l’analyse peut être considérée comme objective [...]. L’autre part ne tient qu’à nous ; l’analyste est aussi un interprète. Il fait des choix, défend des préférences, sent les choses à sa façon... C’est pourquoi il n’a jamais tout à fait raison ! ».1
Cet ouvrage est structuré en trois parties. Le chapitre I met l’accent sur la possibilité, pour les réalisateurs, d’inclure la musique très tôt au cours du processus de création et aborde la notion de collaboration autour de la musique d’un film. Le chapitre II correspond à l’étude de différents rapports dramatiques pouvant exister entre la musique et l’image, ainsi qu’à l’analyse plus précise de certains « pouvoirs » de la musique dans le cadre du cinéma. En effet, c’est seulement en ayant conscience de ces éléments qu’un réalisateur pourra utiliser à bon escient la musique et soumettre des idées à un compositeur, ou que, à l’inverse, un compositeur pourra proposer des solutions dramatiques à un réalisateur. De toute évidence, une étude ne serait-ce qu’un peu approfondie de ce sujet dépasserait largement le cadre de cet ouvrage. C’est pourquoi ne seront abordés ici que quelques axes, qui permettront de poser des bases de réflexion. Dans le chapitre III, enfin, seront abordées certaines questions pragmatiques générales (aides, contrats, droits, enregistrement, Sacem, festivals...) qui pourront être utiles afin de se professionnaliser. À la toute fin, un lexique de notions musicales s’adressera tout particulièrement aux lecteurs non-musiciens (les mots suivis de * y renvoient).