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Financement d’une musique de film : quelles questions se posent ?

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- Publié le 12-07-2023




Voici une liste de préoccupations et enjeux qui reviennent quand la question du budget musical est abordée. Cette première liste évolutive est le fruit de propos tenus lors de diverses tables rondes sur le sujet. A consulter également dans les répertoires de Cinezik les dispositifs de soutien repertoriant certaines aides à la musique. 

Estimer les besoins et coûts d'une création musicale : Les coûts liés à la création musicale pour un film varient en fonction du scénario, de la réalisation et de la production. Ils peuvent inclure des frais liés à l'orchestre, au studio d'enregistrement, au matériel et à la rémunération du compositeur.

Définir le budget de la musique : Le montant du budget de la musique dans un film peut être décidé par le producteur. Il peut s'agir d'un pourcentage du budget global du film ou d'une enveloppe fixe. Il est important d'avoir des échanges transparents avec le producteur pour comprendre ce budget. Le budget de la musique peut dépendre d'aides obtenues. Il peut être ajusté en fonction de la spécificité du projet et des premiers échanges avec le réalisateur. Le financement global et les ressources disponibles sont également des facteurs importants. 

Adaptation de la musique au budget :  Le budget de la musique doit être déterminé en amont pour permettre aux compositeurs de composer en conséquence. Il est essentiel d'adapter la musique au budget disponible. Demander un financement pour réaliser une musique avec un orchestre symphonique alors que le budget est limité n'est pas réaliste. Il faut faire preuve d'adaptation en fonction des moyens disponibles. En fonction du budget alloué, le compositeur devra faire des choix concernant la création musicale du film. La musique sera adaptée en conséquence.

Sensibilisation à l'importance de la musique : La musique est parfois considérée comme "la dernière roue du carrosse", bien qu'elle soit une partie intégrante de la qualité artistique globale d'un film, et il est crucial de convaincre les producteurs de son importance. Il peut y avoir des différences d'appréciation quant aux choix artistiques, il est donc essentiel d'anticiper cette question et de proposer des idées pour bonifier le projet.

Rémunération du compositeur : Il existe différents moyens de rémunérer un compositeur, notamment via une enveloppe globale (prime de commande) pouvant être décomposée en deux volets (fabrication de la musique et rémunération du compositeur). Cette rémunération ne se substitue pas aux droits d'auteur (rémunération suite à la diffusion de l'oeuvre via une redistribution de la SACEM). 

Financements et aides disponibles : Le financement de la musique dépend des aides et financements obtenus. Ces sources de financement incluent les aides régionales, le soutien des chaînes de télévision et les aides complémentaires pour la musique. Il est important de bien rédiger les dossiers et de présenter un budget cohérent lors de la recherche d'aides financières.

Aide de la SACEM : L'aide de la SACEM à la création de musique originale pour les films courts est de 2500 euros. Cependant, les productions dont le budget musical est de 2500 euros ou de 2000 euros ne peuvent pas être aidées. Il est important d'avoir un budget conséquent pour être éligible à cette aide.

La Maison du film fait partie des guichets pour l'Aide SACEM : À la Maison du film, les projets doivent plaire aux membres de la commission, tant au niveau du scénario que de la musique. La collaboration entre le réalisateur et le compositeur doit être pertinente et intelligente. De plus, la musique doit occuper une place importante dans le budget global de la bande sonore du film.

Aides du CNC : Le CNC propose deux aides complémentaires pour la production de musique dans les films. L'une est accordée avant la réalisation du film et l'autre après la réalisation. Ces aides s'ajoutent à l'aide à la réalisation et visent à soutenir la production musicale. En 2020, près de 150 000 euros ont été distribués par le CNC pour environ 50 projets aidés. L'aide à la musique complémentaire avant réalisation du CNC peut être demandée avant que les processus artistiques ne soient enclenchés. Cette aide permet de faciliter le processus artistique en amont et offre une marge de manœuvre intéressante pour les producteurs.

Importance de la note d'intention : La note d'intention est un élément crucial dans les dossiers de financement, que ce soit pour la musique ou le scénario. Il est souvent nécessaire de retravailler et de peaufiner les notes d'intention pour s'assurer qu'elles soient de qualité. Les producteurs peuvent demander aux compositeurs de fournir les éléments nécessaires et les aider à améliorer la rédaction de leurs notes d'intention.

Critères d'évaluation : Les dossiers soumis pour l'aide à la musique sont évalués en fonction du scénario, de la note d'intention, de la cohérence avec le contenu narratif du film et du lien entre la musique et l'image. Les devis détaillés sont également examinés pour vérifier leur cohérence avec les coûts liés à l'enregistrement, au nombre de musiciens, à la taille du studio, à la durée d'enregistrement, etc.

Présence du compositeur dès le début : Il est préférable d'avoir le compositeur impliqué dès le début du processus, même si cela peut affecter le financement. Cela permet une meilleure adaptation de la musique à la durée du film et à l'économie du projet. Présenter le projet avec un compositeur et un travail fourni peut également faciliter la recherche d'aides et de soutiens. Il est recommandé d'impliquer les compositeurs dès le début du projet pour enrichir la matière artistique. Les producteurs doivent permettre aux réalisateurs de rencontrer les compositeurs le plus tôt possible et favoriser ces rencontres et décisions.

Temporalité et complexité des décisions : Les décisions concernant l'inclusion d'un compositeur et le financement de la musique peuvent être complexes en raison de la temporalité du processus artistique. Il peut être difficile de déterminer quand prendre une décision, combien cela coûtera et comment le financer.

Collaboration entre le compositeur et le réalisateur : La collaboration entre le réalisateur et le compositeur est essentielle pour définir le cadre et les besoins musicaux du film. Il est important que les réalisateurs communiquent leurs désirs émotionnels et narratifs, tandis que les compositeurs traduisent ces intentions en compositions musicales. Il est important de financer la collaboration entre le compositeur et le réalisateur dès le scénario pour permettre une réflexion en amont et obtenir des résultats artistiques intéressants.

Résidence Trio : La résidence Trio et d'autres dispositifs/résidences offrent des opportunités de réflexion, de création de maquettes, d'échanges pour formuler des intentions, qui peuvent être bénéfiques pour élaborer un dossier de financement. 

Collaborations à long terme : Les collaborations qui naissent de ces dispositifs peuvent se poursuivre sur des premiers longs métrages. La SACEM favorise ces collaborations durables et peut offrir des aides directes pour les projets en cours de développement.

Film musical : Il peut être nécessaire d'avoir des maquettes musicales sur le plateau de tournage, notamment pour faire chanter les comédiens. Cela peut nécessiter des ajustements budgétaires pour permettre cette présence musicale dès les premières étapes du film.

Importance des maquettes et de l'écoute : Les maquettes musicales doivent être en rapport avec le film et démontrer le travail entrepris spécifiquement pour le projet. L'écoute des maquettes est un élément crucial pour évaluer la pertinence d'une musique. 

Musiques préexistantes - négociation des droits : Pour utiliser des musiques préexistantes, il est nécessaire de "clearer les droits", c'est-à-dire obtenir les autorisations nécessaires. Cela implique souvent le travail d'un superviseur musical qui négocie les droits à la baisse pour les musiques préexistantes. Dans le domaine du court métrage, il est souvent découragé d'utiliser des musiques préexistantes en raison de l'aberration économique que cela peut représenter. Les droits pour les musiques préexistantes sont évalués en fonction des droits éditoriaux (liés aux compositeurs) et des droits phonographiques (liés aux enregistrements spécifiques). Les gros labels de musique ont souvent des grilles tarifaires inadaptées aux budgets limités des courts métrages, ce qui peut entraîner des coûts élevés pour obtenir les droits.

Musiques préexistantes - risque pour le financement de la musique originale : L'utilisation de tout l'argent du budget pour acquérir les droits d'une musique préexistante peut compromettre la possibilité de financer une musique originale pour le film. Il est donc important de trouver un équilibre entre l'utilisation de musiques préexistantes et la création de musique originale, et surtout de mentionner des budgets distincts.

Coûts des droits : Les coûts des droits éditoriaux et phonographiques varient en fonction de plusieurs facteurs, tels que la notoriété du morceau, les droits commerciaux ou non commerciaux, la durée d'utilisation, le territoire, etc. Pour les morceaux connus, les coûts peuvent rapidement atteindre des montants élevés, parfois de l'ordre de plusieurs milliers d'euros.

Rôle de l'éditeur : L'éditeur joue un rôle essentiel dans la gestion et l'exploitation des droits musicaux. Les éditeurs peuvent financer la musique, mais cela peut aussi être négocié directement avec le producteur ou le compositeur. Au niveau des aides, si un producteur se réserve les droits d'édition (alors que ce n'est pas son métier de base), cela peut affecter l'éligibilité à certaines aides, à moins que le producteur s'engage à exercer réellement un rôle d'éditeur sur la musique (permettant la diffusion de l'œuvre, comme un label).

Multitâches des compositeurs : Les compositeurs d'aujourd'hui doivent souvent être multitâches, capables d'assumer plusieurs rôles, tels que le maquettage, le mixage, l'arrangement et l'interprétation de leur musique. Cette polyvalence peut contribuer à réduire les coûts. 

(à suivre)

 


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